Avant de plonger dans la deuxième moitié du récit, celle du retour à l’intérieur du Palais des Congrès, j’aimerais répondre à une question qui pourrait vous être venue à l’idée: pourquoi n’ai-je pas opté pour une consommation spéciale au Petit Pub des Amériques? La réponse est fort simple malgré les différents aspects. 1. La plupart des bières que je voulais déguster n’y étaient plus! 2. J’ai la chance de pouvoir mettre la main sur plusieurs de ces produits lors de mes escapades américaines et ontariennes. 3. Le rapport qualité-prix n’est pas toujours au rendez-vous. 4. La quantité dans le « verre à shooter en plastique » me laisse sur ma soif. Voilà, quittons la terrasse surpeuplée et visitons d’autres îlots du bonheur…
Cinquième arrêt: Jukebox
Devant cette affiche qui annonçait de la Distorsion en cask, je ne pouvais résister à la tentation. À la santé de notre Houblongol absent, l’unique Dubby qui aime particulièrement les produits Jukebox, j’ai dégusté cette très bonne IPA américaine à 7% d’alcool. Autant au nez qu’en bouche, on sait qu’on a affaire à une « west coast IPA » sur toute la ligne. En version cask, le goût frais des fruits ressort davantage. Le pamplemousse n’est pas seul, on se fait taquiner par du kiwi ou de l’ananas. Une belle amertume se dégage de tout cela, on pourrait en reprendre un deuxième verre si ce n’était de notre curiosité d’en découvrir d’autres…
Difficile de ne pas fredonner le tube de Foreigner, hein?
Jukebox Distorsion: 8,5/10
Accueil: 10/10
Générosité: 9/10
Sixième arrêt: Les Trois Mousquetaires
Je me devais de repasser par ici pour l’assemblage Double IPA/Porter Baltique en version cask et cela n’a pas été en vain! Wow, quelle belle expérience gustative! Belle mousse, arômes de houblon et de malt grillé, mélange de saveurs en bouche. Pas nécessairement une bière de tous les jours, mais une belle petite gâterie occasionnelle pour se faire plaisir tout en se déstabilisant un peu. On reconnaît à la fois la Double IPA et le Porter Baltique, mais une certaine fusion s’opère. Sucre résiduel, houblons floraux, amertume et torréfaction ne font qu’un. Très intéressant résultat final, un moment mémorable de mon festival. Comme il s’agit d’une deuxième visite ici, je ne donne que la note de la bière…
Double IPA/Porter Baltique: 9/10
Septième arrêt: Noire et Blanche
Microbrasserie que je me promets de visiter depuis trois ans, je me contente toujours de choisir une de ses bières à chaque festival où je la croise. On se courtise timidement sans jamais aller droit au but! Cette fois-ci, j’ai décidé de mordre à sa perche nommée La Cenne Noire. Une brown ale impériale, pourquoi pas? Ça ne court pas les rues, encore moins les allées de ce festival. Prêt pas prêt j’y vais! Ouais, c’est bon. Brune assez foncée qui présente un caramel plutôt intimidé par le houblon amer; ça me plaît! Un peu de noix de pin se démarque au fur et à mesure que le liquide se réchauffe, c’est très réussi comme potion par Toutatis! À 9% d’alcool (ai-je bien vu?) je suis presque heureux de ne pas avoir eu une portion généreuse même si mon appréciation est très élevée…
Photo floue… comme le photographe?
La Cenne Noire: 8,75/10
L’accueil: 9/10
La générosité: 6/10
Huitième arrêt: Brutopia
Soyons honnête, à partir d’ici vous lisez tout ce qui est écrit avec un grain de sel additionnel (déjà que ce blogue ne se veut pas aussi sérieux et rigoureux qu’un blogue de spécialiste!) Les nombreuses consommations commencent à avoir raison de la concentration du Houblon Philozique qui nage de plus en plus dans sa bipolarité narrative. N’ayez crainte, il est conscient de tout cela malgré tout! Cependant, le support photographique vient de prendre le large. Remarquez qu’avec la qualité douteuse de la dernière photo (et des précédentes dirait l’ami Rio), c’est peut-être mieux ainsi. Bon, où en étais-je? Ah oui, devant le kiosque où j’ai choisi la Black IPA. D’entrée de jeu, le nez m’a laissé un peu perplexe. Pas que c’était désagréable, juste que ça n’allait pas du côté de mes préférences naturelles. Idem en bouche. Suis-je en train de vous inviter à ne pas aller encourager Brutopia sur place ou en festival? Pas du tout, même que je me promets de visiter leur établissement situé rue Crescent un de ces jours. Par contre, cette Black IPA m’a laissé plutôt indifférent. Choix du(des) houblon(s)? Levure? Concours de circonstances avec les consommations précédentes? Probablement un peu de tout cela, mais cette bière a été la plus faible de mon festival. Pas désastreuse, juste en marge de mes cordes personnelles…
Black IPA: 6/10
L’accueil: 9/10
La générosité: 8/10
Le « last call »
Question de bien conclure mon festival, j’ai décidé de me diriger vers trois valeurs sûres. Il y a d’abord eu ce P’tit Blanc de Dieu du Ciel! suivi d’une Saison (Fleurs?) de Brasserie Dunham, question de changer de créneau après cette avalanche de bières houblonnées et/ou alcoolisées. Ces deux brasseurs font partie de mes préférés et cette deuxième tournée de la journée m’était presque indispensable. Deux bières plaisantes, désaltérantes, festives. L’été, j’ai un faible évident pour de telles consommations. Blanche aux soupçons d’herbes et de lime dans le cas de DDC!; trouble blonde florale un brin sauvage du côté de Dunham. Après ces deux belles prises, il ne me restait qu’à terminer en force avec un vin d’orge et j’ai choisi celui de La Succursale. Ce Barley Wine m’a bien plu dès le départ. On parle ici d’un vin d’orge assez dénudé, c’est-à-dire sans l’abondance de sucre résiduel trouvé chez l’un ou sans ce goût de baril de bourbon identifié chez l’autre. Un résultat assez pur et bien équilibré côté alcool (10%), malt et houblon. À ne pas comparer avec les vins d’orge américains comme ceux du Bilboquet ou du Castor par exemple, peut-être à ne pas comparer du tout en fin de compte. Le prendre pour ce qu’il est… et le déguster tranquillement.
Le P’tit Blanc: 8/10
La Saison (Fleurs?): 9/10
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Le Barley Wine de La Succursale: 8/10
L’accueil: 9/10
La générosité: 8/10
En résumé, ce Mondial cuvée 2015 fut bien agréable du début à la fin. Je félicite tous ceux qui y travaillent avec passion… et patience! Plus la journée avançait, plus il y avait de gens, plus le niveau d’alcoolisation augmentait, plus les verres se brisaient ici et là sous les acclamations absurdes de la foule…
Tau Cross a tendrement bercé mes oreilles lors de la longue marche de retour. Conduire n’était pas une option et pédaler n’aurait pas été plus judicieux si je me fie au récit d’une collègue qui a embouti une fourgonnette à la fin de sa journée bien arrosée. Les rayons du soleil suivaient discrètement mes pas jusqu’à ma plongée dans les labyrinthes de la ville souterraine. Un sourire niais ornait mon visage…