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Green River

Quitter Denver n’a pas été facile, on aurait bien profité d’une journée ou deux de plus là-bas avant de reprendre la route en direction de l’Utah. Cependant, il fallait respecter le plan établi puisque les prochaines étapes venaient avec des chambres réservées. Ce qui nous a rapidement remis le sourire au visage a été la beauté du paysage du Colorado à l’ouest de Denver. Des montagnes majestueuses, des chaines de rochers, des canyons, des arbres miraculés, des pistes de ski, des montées et des descentes, des courbes divines… Impossible de résister aux charmes du décor. Cam tentait tant bien que mal de prendre des photos de tout ce qu’elle voyait, sachant très bien que c’était impossible de rendre justice à l’expérience vécue en personne. Ce tronçon de l’autoroute 70 est un incontournable en voiture, un bonbon visuel à couper le souffle.

Green River, en Utah, représentait un point stratégique puisqu’il s’agit d’un rare spot où l’on peut dormir près de Moab sans trop s’enfoncer dans le désert. Pourquoi Moab? Pour son Arches National Park bien sûr! Petit hic, il fallait réserver à l’avance (mais vraiment beaucoup à l’avance) pour s’assurer de pouvoir entrer et la température de 40 Celsius a refroidi nos ardeurs (incroyable, hein?) de tenter notre chance au cas où l’on nous permettrait de nous procurer un rare laisser-passer sur place. Au final, on avait réservé une chambre à Green River alors qu’on aurait pu rouler encore quelques heures…

C’est quoi Green River? Un village de moins de 1000 habitants sur papier, mais je ne sais pas si on en a croisé plus de 25. Une route, quelques motels/hôtels, trois stations-service, zéro épicerie… la joie! T’es dans le désert, il y a un canyon pas très loin et une rivière qui passe au milieu de tout ça.

– Je me demande si c’est dans cette rivière que Gary Ridgway jetait ses cadavres, me suis-je surpris à penser tout haut.

– Voyons, Roos, tu te trompes de place!

– Oups, désolé d’avoir dit ça en ta présence. Mais… tu sais de qui je parle?

– Ben là, c’est clair que tu fais allusion au Green River Killer! Un méchant détraqué celui-là, il aurait tué plus de 70 jeunes femmes dans les années ’80. Il est officiellement reconnu coupable de presque cinquante meurtres si ma mémoire est bonne.

– T’en connais des choses, c’est presque inquiétant. Cela dit, c’est pas ici?

– Non, c’est la Green River dans l’état de Washington, Roos. Je t’avoue par contre que le décor ici peut donner de mauvaises idées à des gens perturbés.

– Sais-tu que tu viens de me faire penser à quelque chose, il y a ce groupe grunge de coin-là qui s’appelait Green River…

– Du grunge? Là tu piques ma curiosité. Je commence vraiment à m’intéresser à ce style depuis quelque temps. Nirvana, Soundgarden, Alice In Chains, Pearl Jam entre autres; donc il y a Green River à considérer?

– Bien sûr! On s’entend que l’étiquette « grunge » ne fait pas l’unanimité, mais ce qu’on associe de près ou de loin à celle-ci me plaît bien la plupart du temps. Green River est un des pères de la scène grunge de Seattle. D’ailleurs, Stone Gossard et Jeff Ament jouaient dans ce band avant de fonder Mother Love Bone puis, évidemment, Pearl Jam.

– Wow, c’est fascinant tout ça! On en écoute un peu tant qu’à faire?

– Bonne idée, je te propos l’album Dry As A Bone, le seul que je connais un brin.

– Parfait, pis je te confirme que le nom du groupe vient de notre tueur en série, gracieuseté Internet!

– Tu perds pas ton temps, hein?

– Y a-t-il vraiment autre chose à faire à Green River de toute façon?

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