Un rare récit de Houblon Philozique
Que certains le boudent pour des raisons x, y ou z, cela leur appartient. Les absents ont toujours tort et une occasion de boire de nouvelles bières entre amis, ça ne se refuse pas par ici! On peut parfois critiquer le coût et/ou la générosité des portions, n’en demeure pas moins qu’il y a moyen de satisfaire le gosier avec un budget raisonnable en misant sur les bons trucs. Voici donc mon compte-rendu de ma visite annuelle au Mondial de la bière édition Montréal.
À mon arrivée, mercredi PM, la place paraissait terriblement trop grande pour le nombre de kiosques et, surtout, pour la poignée d’assoiffés qui marchaient nonchalamment dans les allées. Peu ont dormi ici pour être les premiers, me suis-je dit intérieurement, heureux de ne pas croiser Roos Spekto de si bonne heure. Cependant, cette même salle, dois-je avouer, rétrécissait à vue d’oeil au fil du temps et de mes consommations…
Plutôt que de vous ennuyer en décrivant tout ce que j’ai bu, vu et mangé avec ma délégation, je vous rapporte le coup de coeur de chacun de mes compagnons de virée. Ainsi, vous connaîtrez l’essentiel de ce Mondial selon nos propres goûts; honnête comme démarche? J’entends votre réponse positive, je poursuis donc avec mon bébé perso, c’est-à-dire le Péché Mortel vieilli en baril de bourbon, ce classique indémodable de Dieu du Ciel! C’est peut-être pas original, je sais, mais il faut savoir saisir l’occasion quand elle passe… et elle ne passe pas assez souvent! Celui-là, je le boirais à l’année. Un stout impérial brassé avec du café équitable qui est déjà sur la coche en version régulière, ça devient complètement dément en version bourbon. Pour en profiter comme il faut, j’en ai pris deux fois! D’ailleurs, à titre d’anecdote, sachez que j’ai craqué également deux fois pour la Shelton NEIPA au kiosque de Oshlag. Une maudite belle bière qui fera des malheurs lorsque les canettes arriveront sur les tablettes dans pas long il paraît!
crédit photo: Carl Desbiens
Phil Spekto: En passant, Houblon, j’espère que tes lecteurs remarqueront que je n’ai pas besoin de mes frères pour sortir. Un peu tanné de passer pour le petit suiveux pas de vie. Comme si les autres allaient me faire découvrir cette Wee Heavy de la brasserie Harricana. Une scotch ale bien alcoolisée qui m’a fait vibrer toute la journée, jusqu’à mon show de Brown aux Francofolies. Je te parlerai pas trop de Brown parce que la vraie musique, on n’en parle pas sur philozique.com…
MA Rush: Mon coup de coeur personnel, eh ben, ça a été la représentante de Beau’s. Une charmante dame que j’avais préalablement rencontrée au Pouzza le mois passé. Mais comme il est question de bière aujourd’hui, je nommerai l’incroyable Hérétique du Dieu du Ciel! J’étais venu pour elle, j’en ai pris deux fois, et quand je suis revenu pour en prendre une troisième portion (un peu obsessif mon affaire, ne m’en parlez même pas svp), il n’y en avait plus. Je soupçonne Phil d’en avoir bu en cachette pour m’en enlever!
– Pas choisi un produit de BikeCoeur Broue l’ami?
– Non, je sentais pas la vibe. Même pas essayé une de leurs bières. Le biker en moi a fui ce kiosque toute la journée. En fait, comme il était écrit sur le carton, je me suis contenté de regarder sans toucher…
Gama: Un peu déçu du choix de bière à 1$ ou à 2$. Je suis cheap et je m’assume. J’aspire à de grandes choses, c’est tout. Ceci dit, ma Grolsh avec une limette volée au kiosque de bouffe mexicaine a fait ma journée.
The Rock: On m’avait parlé en bien de ce Porter Baltique Barils d’Exception (Scotch single malt d’Islay) de Les Trois Mousquetaires. Oui, de Les Trois Mousquetaires comme dans le as-tu ton Le Journal de Montréal? Ça sonne mal, mais ça se boit bien, trop bien même. Et je ne compare pas ici LTM au Journal de Montréal, pas du tout. Un brasse de la merveilleuse bière, l’autre brasse… (ajoutez ce que vous voulez ici!) Sérieusement, je pense qu’il s’agit ici d’un des plus grands liquides qu’il m’ait été donné de déguster dans ma vie. Merci Les Trois Mousquetaires!
Karisma: Le choix est difficile tellement il y avait de délicieux élixirs, mais comme je ne suis pas un Dubby, je me mouille! Je jette mon dévolu sur la Vox Pop IPA El Dorado. Vox Populi est ma brasserie préférée. Je bois de la Double Fruit Punch à tous les jours ou presque. Je rêve du jour où mes moyens me permettront de prendre des bains de DFP. Me laver en buvant le liquide purifiant mon corps divin me procurerait un grand buzz. En attendant ce moment, je déguste cette IPA El Dorado en m’imaginant dans une contrée offrant abondance et allégresse…
Gia: Ma préférée, c’est encore la Cougar Granny de Noire & Blanche. Une old ale de mon coin que j’apprécie en toute occasion, surtout après une dure journée de travail. Par contre, le nom de cette bière attire son lot de commentaires disgracieux. Justement, pendant que je dégustais mon précieux liquide, un beau prospect s’est approché de moi en me demandant ce que je buvais. Lorsque je lui ai répondu, j’ai eu droit à un sourire louche et à une remarque déplacée que je n’oserai point répéter ici. Laisse-moi te dire, Houblon, que le sang a vite joué au spinner dans mon cerveau et je me suis permis de lui répondre ceci: « Écoute ben mon gars, c’est n’importe quoi ton esti d’affaire! Débarrasse avant que je te claque la face avec ma main expérimentée… » Je te jure que le type est disparu assez vite de mon champ de vision; d’ailleurs je ne l’ai pas revu de la soirée!
– Gia, sens-toi bien à l’aise de nous répéter les mots du gars, peut-être que ça pourrait servir aux messieurs mal élevés qui lisent parfois nos articles!
– N’y pense même pas, Houblon, vaut mieux garder certaines choses moins explicites…
– D’accord, Princesse, d’accord…
– Princesse? As-tu vraiment dit Princesse?
– Désolé, Gia, c’était une blague de mauvais goût!
– Je t’en dois une, Houblon, j’me reprendrai…
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En complément, Dubby et Pousty ont choisi Overhop et La Souche après leur visite du vendredi soir. Dans les deux cas, nos sympathiques lurons ont goûté à tous leurs produits et ils tenaient à mentionner ces deux brasseries sans nommer une bière plus qu’une autre. On les reconnaît bien ces joyeux drilles…