Même si vous le souhaitez… …non, vous n’êtes pas moi!
L’inimitable Rio, l’artiste au caractère de cul qui s’adoucit souvent en présence de la gent féminine, de ses chums, de bonnes bières ou d’un beau mec sur une terrasse lors de soirées bien arrosées, représente plus que la cinquième roue du carrosse même s’il est le petit dernier à rejoindre les troupes. Homme de contradictions et d’extrêmes, cet athée croit parfois qu’il est Dieu lorsque l’alcool et le sucre prennent d’assaut ses veines de diabétique. Il adore se lancer dans d’interminables discussions faussement philosophiques en s’obligeant au passage à provoquer ses interlocuteurs avec ses propos incendiaires. Rarement laisse-t-il les gens autour de lui indifférents; on l’aime ou pas! Heureusement pour lui, les quatre lurons du groupe l’acceptent tel qu’il est…
Ce simili-anarchiste cherche constamment à cacher ou à transformer son passé. L’image du fils ouaté ne lui plaît pas, il préfère que les gens l’imaginent comme un diamant bru qui a su lui-même se polir. À mi-chemin entre le Che Guevara du pauvre et le Picasso de la peinture à numéros, cet homme de coeur se veut un paternel affectueux et un défenseur hors pair des travailleurs. Déculotter un patron, faire réagir un ami ou un collègue, rigoler en bonne compagnie, foutre la merde ou le bordel, peindre et lire; voilà quelques jouissances du personnage autres que celles de la chambre à coucher. Peut-il en être autrement lorsque le type est né un 11 septembre?
Tentative d’entrevue avec ce spécimen unique:
Ami Rio, bien heureux de te recevoir pour cette entrevue!
Le plaisir est réciproque. Le monde entier ne s’en portera que mieux. Tu m’offres une bière?
Bien sûr, ouvre le frigo et choisis-en une.
(quelques secondes passent)
Je t’ai offert une bière, pas du dessert en prime!
C’était de la provocation, un gâteau au fromage avec des pacanes sur le dessus, pensais-tu que j’allais l’ignorer? Avec cette Billy Bishop, ce sera magique!
Tant mieux si ça te rend heureux, tes réponses seront peut-être plus agréables, plus positives…
C’est quoi le rapport? Je suis un être entier et conséquent, peu importe les circonstances. D’ailleurs, je commence à penser que tu as fait exprès pour placer le gâteau devant les bouteilles de bière dans ton frigo.
Adepte des théories du complot maintenant?
Je te niaise, j’ai beau être 25% Français, je ne suis pas comme Frenchy…
Le gars qui est venu voir WD-40 et Les Goules avec nous?
En plein lui!
OK, parlant de musique, il y a des trucs qui te branchent ces temps-ci?
Ouais, mais pas trop le genre de groupes que vous appréciez. Le Metal, ça me branche pas vraiment, surtout pour écouter dans mon salon. En show, ça va parce que je sens l’énergie, la vibe. Sinon, j’écoute du rock garage, du post-punk, un peu de indie et des affaires sur lesquelles je tombe par hasard sur le Net. Pis Barrasso évidemment, maudit que ça va être débile au Beau’s Oktoberfest…
Mets-en! À ne pas rater le 3 octobre… D’autres shows que tu voudrais voir?
Fucked Up, man, je dois revoir Fucked Up! Oui le band jouera le même jour que Barrasso à Vankleek Hill, mais j’aimerais assister à leur performance dans une petite place dans le cadre d’un spectacle complet lors d’une de leurs tournées comme tête d’affiche. Il y aussi Arseniq 33 qui doit revenir juste pour moi un de ces jours! J’ai raté ma chance deux fois, je m’en veux encore. Et si je pouvais me transporter dans le temps, c’est un show des Sex Pistols que je désirerais vivre intensément, en Angleterre, au plus fort de leur délire. Sentir la sueur de Sid Vicious et recevoir les postillons de Johnny Rotten au milieu d’une foule survoltée, ça m’exciterait au max. Je peux me prendre une autre bière?
Gâte-toi…
Tu me le diras pas deux fois!
(5 secondes plus tard)
Je te vois avec cette Corps Mort en main, je dois te poser une question en rapport avec tes bières préférées. Imagine qu’il ne te reste qu’une journée à vivre, quel serait ton dernier trio idéal?
J’aime cette question, ça m’allume. Ça me rappelle encore plus l’urgence de vivre. Saleté de diabète, il m’aura un jour, mais pas tout de suite. Et même avec mes moignons je continuerai à boire sti! Hey, je viens de lâcher mon premier sacre, Roos, pas pire contrôle, hein? Bon, la première serait de la 30 Cennes bien fraîche, préférablement la première mouture sans le Nelson Sauvin. Cette black IPA de la collabo Castor/Pit Caribou m’a toujours plu. Je la prendrais avec les quatre Houblongols, christ de nom laid pareil inventé par Dubby le pas artiste, question de vous démontrer ma profonde affection à votre égard. La deuxième, ne t’enfle pas trop la tête mon sushi masqué, je la boirais avec toi et ce serait l’Immoralité en fût, directement au Dieu du Ciel! Je te raconterais pas vraiment ma vie, mais je t’avouerais quelques affaires en sachant que tu pourrais pas m’écoeurer longtemps. En plus, tu immortaliserais cette conversation sur ton blogue et je serais fier d’être associé à la meilleure bière du genre brassée ici. Pis avant de dire adieu à la vie, je partagerais mon dernier vin d’orge, la 25 du Bilboquet, avec ma douce devant un feu dehors, préférablement dans le bas du fleuve. Câlicez-moi patience avec la faisabilité de l’affaire ma gang de straights, chu un artiste, j’ai le droit de redéfinir le temps et l’espace. Fuck off and die!
Euh, pourquoi tu t’emportes? Personne n’a dit un mot, je t’écoute et prends des notes…
Je le sais ce que toi et les autres pensez, les lecteurs aussi sacrament, faites pas chier, assumez bande de fermés de l’esprit!
Je vois, d’accord… autre chose à rajouter pour conclure?
Beer, sex, art & rock and roll les amis! Ouvrez vos horizons, pensez comme moi!!!
Si tu le dis, merci pour l’entrevue…