C’est officiel, l’ami Houblon revient dans la famille après un long détour dont nous tairons les détails. Question de changer un brin la formule, notre chroniqueur sera désormais interviewé par un membre de l’équipe. Voyez-vous, le bonhomme en avait un peu marre de rédiger des articles, lui qui en arrache côté inspiration et grammaire française. Ainsi, il nous fera découvrir plusieurs produits, revisitera certains classiques et partagera avec nous sa passion pour la bière d’ici et d’ailleurs. Cette semaine, Houblon se confie à Pousty, notre soldat qui se prépare malheureusement à quitter le pays très prochainement.
Salut Houblon, ça fait plaisir de te voir après tous ces mois!
En effet, Pousty, la virée américaine et la lassitude généralisée m’ont un peu éloigné du groupe, mais il était temps que je revienne auprès de vous et que je contribue par la même occasion sur la plateforme que j’ai en partie fondée en 2015.
Et, drôle de hasard, c’est le Péché Day 2018 aujourd’hui!
Encore plus drôle est le fait que nous n’irons pas faire notre tour cette année, question de timing et d’achalandage monstrueux. C’est fou comment ce truc a grossi au fil des ans. Il y a à peine cinq ans, on arrivait au pub de Montréal à peu près à n’importe quelle heure sans attendre dehors. Au pire, on restait debout à l’intérieur entre deux tables ou en ligne pour commander au bar. Maintenant, c’est presque la cohue!
Faut pas exagérer, les gens demeurent courtois malgré le nombre. Ceci dit, tu t’es sûrement procuré la caisse spéciale ce matin.
Oui, mais encore là, c’était la folie! Ligne d’attente avant l’ouverture pour ma caisse. T’imagines, un foutu line-up dehors à moins 4 degrés Celsius pour avoir le droit d’acheter une caisse de quatre bouteilles. On ne rit plus! Remarque que je suis bien content pour les microbrasseries, c’est juste moins cool pour un client comme moi qui a connu l’époque précédente, celle avant l’engouement actuel.
T’en as déjà bu dans la caisse?
De l’édition actuelle ou avant?
De l’édition actuelle.
Non, pas encore. Peut-être une ce soir. Dans le temps, les quatre seraient probablement déjà bues! (Rires) Ceci dit, l’an passé, les versions Bourbon et Termopilas m’avaient vraiment séduit. Bien content de les savoir de retour cette année.
Et les deux autres déclinaisons?
La Framboise ne peut que surpasser la Pêche qui m’indifférait pas mal. La Latté me fait un peu peur. J’espère que le côté sucré ne sera pas trop présent.
Mettons de côté le Péché Day puisque nous n’y sommes pas participants et que ta caisse n’est pas entamée, heureux de revenir de ce côté-ci de la frontière?
À part le froid et les nids-de-poule, ça me va. Un peu sous le choc avec les histoires pas jolies autour de Stéphane Langdeau à RDS, des rumeurs de harcèlement et une supposée plainte de menace à l’endroit de Gary Daigneault, l’ancien animateur radio justement à l’origine des rumeurs à la suite d’un message publié sur les réseaux sociaux. Je pensais que ces trucs-là étaient moins pires au Québec qu’aux States. Avec nos Rozon, Salvail et autres douteux personnages, disons qu’on n’a pas à juger les autres…
Parlons bière, sujet plus joyeux pour nos lecteurs. Nomme-moi donc trois bières que tu as appréciées dernièrement chez nos voisins du sud.
Comme bière de tous les jours, j’aime bien prendre des produits de la brasserie Sierra Nevada. Le rapport qualité/prix est difficile à battre et le format canette de 355 ml est parfait pour la plage. Cette année, j’ai bu beaucoup de Tropical IPA, un peu trop d’ailleurs certains après-midis ensoleillés, mais mon coup de coeur demeure cette Fresh Hop Double IPA. Une DIPA de cette qualité à moins de deux dollars, c’est ridicule. Pin, pamplemousse doux, légèrement maltée, 8% d’alcool; elle me fait penser à la west coast IPA de Boswell si ça peut te situer. Un maudit bon produit qui ne gagnera pas une médaille, mais une valeur sûre pour ton argent.
La bière qui m’a le plus pris par surprise a été la Siracusa Nera de Dogfish Head. Un stout impérial à 10% conçu avec du Syrah et vieilli dans des tonneaux de chêne américain. Un breuvage d’une complexité renversante. Le Syrah apporte une touche légèrement fruitée (raisin) et onctueuse au stout. Chocolat, vanille et café s’invitent aussi à la danse. Chaque gorgée semble différente tellement les saveurs se démarquent. Et plus la température du liquide se réchauffe, plus hallucinante cette bière devient. Cerise, pain grillé et peut-être même une pointe d’anis; quelle belle affaire que celle-là!
Pour terminer, au lieu de nommer une troisième bière, j’ai le goût de vous parler d’une microbrasserie floridienne. Située à Boca Raton, la brasserie Barrel of Monks propose ses bières d’inspiration belge. Si ses « bières de base » ne réinventent pas la roue, elles sont très bien conçues et agréables à boire. Là où ça devient terriblement intéressant, c’est lorsqu’on goûte aux produits spéciaux. Des tripels brettées, des quadrupels avec des cerises et du chocolat, des bières sures (dont une gose à l’orange sanguine en fût présentement); ça me donne soif pas à peu près. Une belle place à visiter et le staff est très sympathique. Ma tripel vieillie en barrique de tequila m’a assommée au propre et au figuré. À ne pas rater si vous êtes dans ce coin-là!
Merci Houblon, on remet ça prochainement!
Parfait! Désolé pour les photos américaines, j’attends encore mon appareil…