Un clin d’oeil de Jean Phulminenkor
Sais-tu ce que c’est naître un 29 février? Clairement, tu n’en as aucune idée. Trois années sur quatre, ta journée de fête n’existe pas, ta naissance devient un concept théorique. Tu es une sorte de statistique peu probable. Une petite « chance » sur mille quatre cent soixante et une possibilités. 0,068% si tu préfères. Tu connais beaucoup de gens nés ce jour-là? Déjà deux serait un exploit! Et tu me considères chanceux d’être dans cette situation? Ou tu trouves que je fais pitié? C’est ça l’affaire, ça attire toujours une réaction cette foutue date. Était-on obligé d’inventer un calendrier, de tout régir en heures, en jours, en semaines, en mois et en années? L’insécurité des humains, ou juste leur obsession de tout structurer… Simplement s’ajuster au lever du jour, à la température du moment et à la situation présente; ce n’était plus une option? À partir de quand a-t-on décidé de s’imposer ces dogmes temporels? Pour en arriver à de savants calculs qui prouvaient qu’il manquait à peu près vingt-quatre heures aux quatre ans pour respecter le si brillant calendrier humain. Aujourd’hui, ce calendrier grégorien « amélioré » est presque parfait puisqu’il n’engendre qu’une légère avance de trois jours en dix mille ans. Et nous, les venus au monde le 29 février dans tout cela? C’est ça…
On pourrait se rabattre sur cette merveilleuse bière brassée par la Microbrasserie du Lac-St-Jean, justement nommée Bissextile, mais comme elle est aussi rare que de la marde de pape (pas juste Grégoire XIII qui fait chier finalement!) et qu’elle n’est pas réservée aux victimes du calendrier injuste, on devra s’en passer. Pas facile la vie pour ceux qui sont nés le 29 février; vivement demain…