Bruce Dickinson tournait pour promouvoir son premier album solo, Tattooed Millionaire. Lors de sa visite à Montréal en août 1990, un groupe australien pratiquement inconnu avait le mandat de réchauffer le Spectrum en première partie. Kings of the Sun n’allait pas rater sa chance, surtout pas son chanteur charismatique. Un showman exceptionnel qui maîtrisait déjà l’art d’allumer une foule et de provoquer les membres de sa propre formation…
Full Frontal Attack est le deuxième album de K.O.T.S., il est sorti deux ans après l’album éponyme. Avant 1986, le groupe se nommait The Young Lions, mais le film Kings of the Sun, dans lequel jouait Yul Brynner, a convaincu Cliff Hoad (batteur et leader du band) de modifier le nom tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Goin’ out of my mind
Goin’ out of my head
Let’s do something crazy!
C’est sur ces sages paroles qu’est lancé l’album. Crazy n’est rien de moins qu’un hymne à la folie et au laisser-aller. Du rock lourd et débridé qui donne envie de s’envoyer en l’air. Lock Me Up poursuit dans la même veine en plus explicite et en plus langoureux. On change drastiquement de registre avec l’époustouflante Drop the Gun. Son rythme entraînant contribue à nous faire plonger dans cette histoire de vol d’auto qui tourne mal. On s’imagine facilement entre la vie et la mort entouré de flics qui exigent qu’on jette notre arme. On va jusqu’au bout du délire ou on se rend? There is Danger arrive et on se demande un peu pourquoi ce semblant de poème digne d’un ado des années ’70 sous forme de quasi-ballade se retrouve là. Heureusement, Hooked on It vient rapidement nous divertir avec ce récit du client qui rencontre une prostituée, tout cela sur un air rappelant les Rolling Stones. Vampire, Rescue Me et Full Frontal Attack nous font alors taper du pied et brandir nos devil horns vers le ciel. Le bon ou le mal, choisissez votre côté! Howling Wind et I Get Lonely reviennent sur les notions d’amour, de désir et/ou de besoin avant de laisser Haunt You Baby et Overdrive tourner en boucle dans notre tête qui va et vient sans trop s’en rendre compte.
En gros, presque une heure de rock sale et salace qui vous donne envie de vous laisser aller tant sur le plancher de danse que dans la vie. Imaginez si AC/DC avait un peu adopté le style et l’attitude d’un band comme Aerosmith, ça donnerait possiblement un résultat semblable à cet album. Des musiciens précis et dangereusement efficaces accompagnés d’un chanteur (Jeff Hoad, jeune frère de l’autre) qui nage entre ses fantasmes et ses propres démons, ça ne peut qu’être du bonbon musical! Un incontournable lors d’un road trip…
Comme c’est la canicule en cette troisième semaine d’août et que nous sommes en présence des Rois du Soleil, pourquoi ne pas étancher notre soif avec une bière à la hauteur de cet album? Je vous propose rien de moins que la délicieuse Disco Soleil de Dieu du Ciel!
Cette merveilleuse IPA d’été se marie très bien avec la musique de Kings of the Sun. Elle est festive, a sa propre personnalité et provoque les sens. Ça commence avec le look sexy de son étiquette, puis sa couleur orangée nous fait de l’oeil. Viennent ensuite ces arômes timides qui ne veulent pas trop en dévoiler; howl, howl, oooh, yeah, yeah, yeah chanterait Jeff sur le point d’exploser. Et ce goût divin une fois de plus de cette brasserie: du houblon mais aussi un je-ne-sais-quoi comme la madame sur la bouteille, gracieuseté des kumquats intégrés dans cette délicieuse potion. C’est amère, mais une douceur d’agrumes et de fruits tropicaux vient balancer le tout. Ça y est, on ne contrôle plus rien. On s’abandonne tout simplement…
Goin’ out of my mind
Goin’ out of my head
Let’s do something crazy!
Kings of the Sun – Full Frontal Attack (RCA/BMG): 9/10
Disco Soleil – Dieu du Ciel!: 9/10
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