Non, je ne fais pas allusion au « photo crasher » sur la bannière…
Samedi matin, par un temps plus qu’incertain, j’avais convié mes amis à une virée ontarienne, question de visiter la brasserie Beau’s, créatrice de si bonnes bières. À mon grand bonheur, nous étions sept à faire fi des prédictions semi-apocalyptiques des météorologues; la route était à nous! Et quel chemin agréable avec nos nombreuses discussions…et sans la lourde circulation habituelle. Rouler à la vitesse normale sans avoir à ralentir, c’est aussi un petit bonheur de la vie!
À 12:30, nous arrivons à destination. L’odeur de campagne nous accompagne de la voiture à la bâtisse, ancien lieu de fabrication textile transformé en nouveau temple de la bière. Le tracteur emblématique de Beau’s repose sur le terrain, derrière lui se trouve une jolie terrasse rustique où nous nous retrouverons après la visite de la brasserie. Dès notre entrée, nos yeux ne savent plus où poser le regard. Il y a les accessoires à droite, les frigos remplis de bouteilles au fond, le bar droit devant et, surtout, la partie « brasserie » à notre gauche. L’accueil est chaleureux, régulièrement deux gentilles dames viennent nous saluer et nous demander de leur faire signe si nous avons des questions ou si nous désirons visiter les lieux. Après avoir goûté à quelques échantillons, nous suivons notre guide qui nous explique les différentes étapes de la fabrication de la bière tout en nous présentant les imposants outils de travail tout au long du parcours: des cuves géantes, des fermenteurs qui font rêver tout brasseur amateur, une embouteilleuse impressionnante, des caisses et des bouteilles en quantité hallucinante, des « kegs » de toutes les grandeurs et, en fin de circuit, les fameux barils de bois ayant hébergé du bourbon ou d’autres alcools qui serviront à concocter des bières uniques et probablement exceptionnelles. La guide répondait aux diverses interrogations et soulignait avec fierté la philosophie de l’entreprise familiale qui est de créer le meilleur produit possible de façon écologique et responsable tout en redistribuant à la communauté. Comment ne pas adhérer à cette idéologie? Surtout avec de si bons résultats…
Côté bière, je me limiterai à trois noms aujourd’hui: la D.O.A. Hardcore 8,1, la Bottle Imp et la O.G.
La D.O.A. Hardcore 8,1 En hommage au groupe hardcore canadien D.O.A.
Cette liqueur de malt à 8,1% d’alcool se veut un peu le penchant de qualité de ces bières fortes sur le marché qui sont populaires auprès des consommateurs qui veulent un certain effet rapidement. Non, je ne nommerai pas ces produits car la médiocrité n’a pas sa place sur ce blogue, mais vous avez sûrement une idée de ceux-ci en tête. La D.O.A. se démarque par son côté un peu miellé (abricot?) et par sa chaleur liquoreuse. Une bonne entrée en matière, mais peut-être pas en pinte. Proposition loufoque: on boit à la paille en chantant à tue-tête un tube du groupe! 6,75/10
La Bottle Imp Stout de style impérial russe
Ayant déjà bu ce stout à 9% d’alcool en bouteille, j’avais hâte de goûter à la version en fût. Et j’ai été bien enchanté par l’expérience. Meilleur équilibre global dû probablement au corps plus présent, plus velouté. L’alcool se fait plus discret et le café s’harmonise mieux avec le malt rôti et les différents houblons. Est-ce le Fuggles qui se démarque un peu plus? Pas sûr… Au final, un bon 8/10 qu’on déguste tranquillement sur un air tout aussi calme.
La O.G. Version uniquement disponible sur place
Oh, celle-là sort du lot! Il faut boire plusieurs gorgées pour tenter de trouver des référents, le cerveau enregistre les saveurs mais ne sait pas trop où les classer. Chose certaine, ça me plaît, ça me plaît beaucoup même! Surtout assis à la terrasse, avec cette merveilleuse assiette « sandwich au poulet et salade » sous un soleil de plomb (il est où le mauvais temps annoncé au juste?) Premièrement, une bière de gruit, c’est pas mal différent à la base. Exit le houblon, on met du gruit pour aromatiser (et conserver) le breuvage, comme dans le temps avant de connaître le houblon. Deuxièmement, on épice le tout avec des herbes additionnelles; ça goûte le thym et/ou le romarin, ça goûte l’été! Troisièmement, il y aurait du thé (thé du Labrador dans cette version?) qui vient ajouter une autre dimension à cette bière déjà particulière. Malheureusement, je n’ai pas pris en note le taux d’alcool ni certaines informations glanées ici et là. Par contre, je peux vous dire que cette création représente mon coup de coeur de la journée et que je lui donne un 8,5/10 pour son originalité et pour son côté rafraîchissant. Une bière d’été parfaite pour accompagner un repas, pour déguster au soleil ou pour partager entre amis…comme aujourd’hui!
Mais de toutes les notes attribuées dans cet article, la seule qui compte vraiment est celle-ci: 10/10 à Beau’s pour cette superbe journée! Que du positif à dire du début à la fin. Tous les employés ont été sympathiques et leur passion pour l’entreprise était palpable. La nourriture était excellente, le choix de bières (fût et bouteilles) ne manquait pas et l’ambiance générale était géniale; nous reviendrons!
Ah oui, à notre retour, la pluie a décidé de nous accompagner. Nous la remercions d’avoir su attendre le bon moment…
P-S: Belle initiative également que ce projet B-Side Brewing Label (et quel logo!)