Souper de gars. Trois mots qui causent bien des réactions. Surtout chez la gent féminine. Beaucoup de questions et de commentaires à ce sujet. Vous commandez de la pizza? Vous parlez sûrement juste de cul! Pourquoi ne pas inviter vos blondes? Une beuverie sans fin…
Si vous saviez, si vous saviez! Bon, pour être honnête, une certaine beuverie a effectivement lieu à chaque occasion. Mais pas tant, comme dit Rio. Il y a toutefois une classique partie dégustation au menu. Des bières spéciales sont dénichées un peu partout par l’hôte et les invités. De temps en temps, il y a un même un match comparatif d’organisé! C’était le cas samedi dernier avec la catégorie stout impérial. Alors pour ceux qui devaient conduire à la fin de la soirée, une certaine retenue était de mise… Même si le souhait de la rédaction est que je ponde un compte-rendu de ce match comparatif, ce n’est pas ce que je ferai! Roos Spekto est un homme libre, pas une marionnette! Quelqu’un d’autre s’occupera de cette tâche si c’est si important…
Ce qui m’intéresse présentement, à part les charmes de ma psy, c’est de démystifier pour vous ce truc nommé souper de gars. Je vous décrirai sommairement ce qu’il s’est passé ce soir-là; ça vous donnera une idée un peu plus juste et précise. Vous suivez toujours?
Premier détail à spécifier: les gars sont ponctuels pas à peu près. 15h00 était l’heure prévue, trois invités arrivent avant 15h05. À 15h06, une première bière est ouverte. 10 minutes plus tard, une deuxième. Puis une troisième et une quatrième avant que le dernier convive ne se pointe. L’excuse du retard: la construction montréalaise. Pfffffffffffffff!
Après une ronde d’Exorciste, le match comparatif débute. Spitty est l’animateur-serveur de la soirée. Si les discussions passaient des dernières parutions musicales aux prochains événements brassicoles avant l’arrivée du retardataire, c’est un peu plus grivois maintenant. Le cracheur aime bien rire des péripéties de Dubby, l’homme qui devait fournir un échantillon de son sperme afin de savoir si sa récente vasectomie était une réussite. Tout est dans la saveur et dans la texture paraît-il…
Oublions cette dégustation trop sérieuse à mon goût. Cinq gars qui se croient, prennent des notes, observent les couleurs, sniffent les arômes et avalent lentement comme des putes dédaigneuses; pitoyable spectacle! Triste époque formidable chantait justement les Jérémi Mourand en trame de fond. Heureusement, le meilleur s’en venait!
Un souper méditerranéen nous a été servi. Une engueulade entre les deux nains à propos du contenu d’un bol: couscous ou taboulé? On s’en fout les boys, c’est bon dans la yeule!!! Surtout avec des merguez, du poulet, du navet mariné (un comique prétend que c’est du rutabaga) et plein d’autres trucs. Et des bières de Dunham. Le soldat est heureux. Il est en amour, il a de la nourriture, il boit de la bière et il se prépare pour aller à Petawawa. Un haut lieu de divertissement ontarien.
Pendant le dessert, les meilleurs éclairs surviennent. Cinq grand penseurs y vont de leurs solutions pour éliminer le terrorisme. En fait, une pluie de commentaires, de positions différentes et divergentes, d’analyses alcoolisées, d’envolées faussement intellectuelles… mais aucune proposition concrète. Le débat lasse le cracheur. Il prend une dernière gorgée et quitte les lieux. Quelques minutes plus tard, s’ennuyant de sa blonde, le soldat fait de même. Et pour s’enfuir avant d’aider l’amphitryon à ramasser et à laver la vaisselle, les deux autres décrissent en vitesse.
En résumé, cinq gars ont eu du fun, n’ont écoeuré personne (à part eux-mêmes), ont bien bu et mangé, ont parlé d’amour et de culture, ont tenté de refaire le monde entre deux gorgées. La politique pue peut-être, mais elle sait parfois être divertissante…
Pour terminer, voici ma recommandation de la semaine. Il s’agit de la succulente et désaltérante création du Brouhaha nommée Sang de Lutin. Une saison festive unique en son genre. De la canneberge, du poivre, de la muscade, du clou de girofle, une belle acidité et un côté plutôt sec en finale. 750 ml de bonheur sanguin à 7%,c’est juste parfait lors d’une soirée entre amis. Et vous, avez-vous des amis?
À la prochaine… pour une autre chronique sympathique!