Le magma peut être de la masse pâteuse de matières minérales en fusion qui forme de la roche en refroidissant ou tout simplement un mélange confus. Depuis trois mois, la galette de Gojira est un hybride des deux définitions dans ma tête. Ce splendide Magma lancé en juin dernier ne cesse de jouer dans la voiture et un peu partout où je me trouve. Tellement que j’imagine même cette substance sortir de mon pommeau de douche dans mon sommeil.
La pleine lune éclaire mon quartier. La musique lourde de Gojira guide mon rythme. Je bats du pavé absorbé par cette nouvelle drogue sonore. Là où le band avait toujours échoué dans sa tentative pour m’accrocher, malgré son talent et la qualité de ses compositions, quelque chose a désormais changé. Un truc dans le son, dans les enchaînements, dans la voix. Non, pas juste là. Ailleurs. Dans l’émotion. Voilà, dans l’émotion. Chaque note est sentie, chaque mot est rempli de sens. La précision et la justesse des musiciens est au rendez-vous comme prévu, mais il y a cette communion, cet esprit. Le volcan explose, vide son trop-plein, marque son territoire. De la douleur, de la libération, un nouveau paysage. Une harmonie se dégage de ce tumulte intérieur. Et si tout ce qui sort de l’intérieur venait nous purifier? Peut-être, qui sait?
Cette oeuvre sent la mort et la vie à plein nez. L’urgence de plonger dans les eaux essentielles. Fuck le surplace et le simple survol. Une leçon de courage et de lucidité de la part de ces Français solides comme du roc. Lourdeur, complexité et contagion à chaque morceau. Une totale réussite.
Où suis-je rendu? Peu importe, je finirai bien par trouver mon chemin. Plus rien ne peut m’arrêter…
Roosshima
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