Très drôle cette histoire qui est parue un partout ces derniers jours. Ou pas drôle du tout. En fait, le point de vue détermine pas mal le comique ou le dramatique évidemment. Ou le ridicule bien sûr.
Revenons au point de départ. Un article du Rolling Stone paru le 15 août crée des remous. Pourquoi? Parce que Thomas Gabriel Fischer, leader de Triptykon et figure importante des défuntes formations cultes Hellhammer et Celtic Frost, a osé dire au beau milieu d’une entrevue qu’il n’aimait pas beaucoup James Hetfield, l’homme, et que l’hommage mi-sérieux à Celtic Frost de Kirk Hammett et Robert Trujillo en live lors d’une visite récente en Suisse était de la pure merde:
He has especially strong words for Metallica, whom he criticizes for frontman James Hetfield’s interest in hunting. And though other members of the group have paid tribute to Celtic Frost, he hasn’t given them a warm reception. Warrior was incensed earlier this year when Metallica’s Kirk Hammett and Robert Trujillo covered Celtic Frost’s “The Usurper” at a Swiss concert. “They butchered it, and it was humiliating,” he says. “Why don’t they leave their millionaire fingers off it? They’ve long lost the ability to play true metal in my opinion. Maybe I should go onstage and do a really miserable version of [Metallica’s] ‘Hit the Lights’ with, like, 200 mistakes to set the balance.”
But it’s Hetfield who gets most of Warrior’s ire. “This is completely personal, and I know probably the majority of your readers will not share this feeling, but even if they had done a fantastic job, I could puke all over it because I don’t support people who go hunting bears for a hobby,” he says. “I cannot respect a person like that, even if it’s a genius musician.”
Rappelons qu’il ne s’agit ici que d’une simple partie d’une longue et très intéressante entrevue avec l’un des personnages les plus fascinants de la scène Metal (notre point de vue biaisé est parfaitement assumé ici!) Ce qui a amené Thomas a jasé de cela est sa réflexion sur sa propre évolution. Le type ne se drogue plus, ne fume pas, boit à peine et est végétarien. De plus, il a su se débarrasser de sa haine à l’endroit de sa mère, source créatrice pendant longtemps. Il est donc plus que jamais contre la violence et le fait de savoir que Hetfield est un chasseur… vous saisissez la suite!
Alors voilà, notre bon vieux Tom en a beurré un peu plus que le client en demande, a ramassé par la même occasion deux potes à Hetfield et a voulu prouver une fois de plus son intégrité, du moins celle définie par sa vision. Honnêtement, il n’a pas tort en ce sens que la version de The Usurper est très moche, mais le but était plus de rendre hommage à un « groupe local d’envergure » sous forme ludique, sans prétention. Et le duo s’exécute régulièrement ainsi dans les différentes villes visitées en tournée.
Là où ça devient une histoire croustillante, c’est quand ce bout de l’entrevue se retrouve partout sur les sites spécialisés comme si c’était la chose à retenir de l’entrevue. Tom n’aime pas James l’homme chasseur et ridiculise le duo Kirk/Robert. Point. Fuck le contexte, fuck le reste, c’est ça qu’il faut retenir. Tom a contribué certes avec sa verve incomparable, mais avouez que ce n’est pas nouveau ce genre de discours dans l’univers du rock lourd. Dans les années ’80, chaque groupe ou presque se considérait comme la nouvelle merveille du monde, le meilleur band de la planète, etc. Mais aujourd’hui, à l’ère Internet, ça fait vite le tour et c’est commenté à gauche et à droite par une bande de joyeux lurons qui ont déjà leur opinion avant même de lire l’article, un bout de l’article ou rien du tout de l’article.
Tout cela pour vous dire que cette entrevue est toujours disponible ici si le coeur vous en dit de la lire: Rolling Stone!