Deux gros noms de la scène Metal ont sorti une nouvelle galette récemment. Dans un cas comme dans l’autre, les attentes étaient très élevées. S’en sont-ils bien sortis? Notre collaborateur Guy L. répond à notre question.
D’entrée de jeu, aussi bien vous avouer ceci: j’ai toujours préféré Killswitch Engage à Slipknot, de beaucoup à part ça. Goût personnel plus qu’autre chose, remarquez bien. Ceci dit, j’écoute rarement un album complet de ces formations. J’accroche beaucoup sur certaines chansons, mais plusieurs autres me laissent souvent mi-figue, mi-raisin. C’est probablement le même destin qui attend ces deux nouveautés même si elles sont de très bonne qualité.
We Are Not Your Kind, sixième offrande de la formation de l’Iowa, propose quatorze pièces qui respectent très bien le style Slipknot. Difficile pour moi d’imaginer un fan du band déçu de cet album tellement il est en ligne direct avec les oeuvres précédentes. Par contre, celui qui recherchait plus d’originalité est peut-être un peu resté sur sa faim. Tous les éléments classiques sont mis en valeur: les rythmes saccadés, les percussions appuyées, la voix de Corey Taylor, l’agressivité libératrice, les refrains bien découpés, etc. S’il y a un aspect qui m’a agréablement surpris, c’est que je n’ai pas senti un moment vide ou vraiment mal rempli, chose qui m’arrive régulièrement avec eux. Au contraire, j’ai souvent tapé du pied ou hoché la tête! Bon, pas tout le temps quand même. Il y a des intros, des interludes ou des conclusions transitoires qui manquent de pertinence ou de crunch et les pièces Spider et My Pain ne m’ont pas convaincu plus qu’il ne le faut. Cependant, l’ensemble est solide et certains morceaux m’ont énormément plu, dont Critical Darling, Solway Firth et Orphan.
Du côté du Massachusetts, Killswitch Engage nous a sorti son Atonement bien prometteur avec le single Unleashed présenté en juin dernier. Un peu comme j’ai écrit un peu plus haut pour Slipknot, on ne nous dépayse pas ici, c’est-à-dire qu’on reconnaît très bien le son et les structures classiques du groupe. Deux belles surprises: une collabo avec Howard Jones et une autre avec Chuck Billy, parmi mes préférées d’ailleurs. La semi-ballade I Am Broken Too ne m’a pas accroché dès les premières écoutes, mais au fil du temps je l’apprivoise un peu. Pas mal de passages abrasifs à souligner tout au long de l’album, tant au niveau des rythmes que de la voix de Jesse Leach. À défaut d’avoir créé de nouveaux classiques en devenir, la bande de Adam Dutkiewicz a pondu un solide opus qui se défend très bien dans la discographie du groupe. Peut-être même que j’écouterai un peu plus cette galette que les précédentes; qui sait?
Au final, Slipknot vendra plus d’albums et de billets que Killswitch Engage, sa base de fans étant nettement plus grande, mais les deux groupes ont su nous gâter chacun à sa façon. Killswitch Engage risque cependant d’être un peu plus écouté par chez nous…