Une chronique signée Roos
J’en vois déjà certains rire en lisant ce nom d’une autre époque. Normal, puisque les récentes galettes de Kiss ont perdu cette pertinence d’antan. Kiss a déjà été pertinent? Oh que oui, lecteur de mauvaise foi, et il l’est encore indirectement puisqu’il a influencé tellement de bands qui te font probablement tripper ces jours-ci! Alors je te propose un voyage dans le temps en visitant six oeuvres du band qui ont marqué ma jeunesse. Prêt pour ce 6-pack haut en couleur? I wanna rock and roll all nite…
DESTROYER (1976)
La quatrième offrande du groupe américain (quatuor original composé de Paul Stanley, Gene Simmons, Ace Frehley et Peter Criss) nous balance à peu près tout ce que les fans avaient aimé des trois premières: rock, party et sexe… en plus de cette ballade qui tue, Beth. Un album qui démarre avec Detroit Rock City est assuré de frapper fort; ça donne le goût de consommer et de faire vrombir le moteur, peu importe celui-ci! Puis ces puissants morceaux qui s’additionnent: King of the Night Time World, God of Thunder, Shout It Out Loud, Do You Love Me? et Beth évidemment. Destroyer est aussi un laboratoire enrichissant car Great Expectations et Flaming Youth donneront un indice vers quelles directions ira Kiss quelques années plus tard (The Elder, Unmasked).
Detroit Rock City (live 1976)
CREATURES OF THE NIGHT (1982)
Époque pour époque, Creatures of the Night est l’album le plus heavy de Kiss. Croyez-moi, en 1982, ça sonnait en ta comme dirait Moose Dupont. Je commençais à m’intéresser au rock pesant puis j’ai vu le clip de I Love It Loud à la télé; c’en était fait de moi, je devenais définitivement un rocker! La pièce-titre est décapante, Danger me fait encore frissonner 25 ans plus tard et Killer donne toujours le goût de commettre des actes indécents. Cependant, qui joue quoi sur cet album est la question qu’on doit se poser sur pas mal de pièces. En effet, Vinnie Vincent prend carrément la place de Ace Frehley et cinq autres musiciens enregistrent également différentes parties (n’ajuste pas tes lunettes, tu as très bien lu!) Peu importe, la rondelle est solide du début à la fin. À ne pas sous-estimer: la superbe I Still Love You avec un Paul Stanley au sommet de son art… et Eric Carr à la batterie et à la basse!
I Love It Loud
LICK IT UP (1983)
Voilà les quatre musiciens officiellement démasqués! Vinnie apparaît sur la pochette malgré qu’il ne soit pas un membre permanent de Kiss. D’ailleurs, il sera congédié avant le prochain album même s’il a participé à la création de 8 titres sur les 10 de l’ensemble. Pourquoi cet album dans la caisse? Parce que c’est le premier que j’ai acheté, aimé, chéri. Une suite logique à Creatures, du hard rock lourd typique de ces années-là. De la musique entraînante et enjouée qui donne le goût de chanter et de se déhancher. Des exemples? Exciter, Lick It Up, Young and Wasted, Gimme More, All Hell’s Breakin’ Loose et And on the 8th Day. Une belle brochette de chansons qui ne font toutefois pas souvent partie des setlists du band après cette tournée, à l’exception de Lick It Up évidemment…
Lick It Up, l’épouvantable clip!
REVENGE (1992)
L’album lourd de la discographie, un des préférés de notre collaborateur Pousty. Gene est en très grande forme, chose rare depuis la fin des années ’70, tant sur la basse qu’au micro. Bruce Kulick exécute quelques solos dignes de mention et Eric Singer fait ses débuts à la batterie en remplacement de Carr malheureusement décédé depuis peu, saloperie de cancer. D’ailleurs, le groupe a tenu à rendre hommage à celui-ci avec sa voix sur God Gave Rock ‘N’ Roll to You II et son talent de batteur sur Carr Jam 1981; un beau geste. Il ne faudrait pas passer sous silence les pièces Unholy, Domino et I Just Wanna qui excitaient Pousty comme un petit fou en 1992 à l’époque où il grattait la « quatre cordes » au lieu de manier la mitraillette, sans parler de ses exploits sexuels en écoutant en boucle Everytime I Look at You…
Calls me Sugar Daddy, she knows she’s got me by the balls
They call her Domino – so fine
L’album du champ gauche: THE ELDER (1981)
Celui-là ne fait pas l’unanimité et la grande majorité des fans ne l’apprécient pas! Mais ceux qui l’aiment, comme moi, l’adorent pas à peu près. Du Kiss déstabilisant, osé, inspiré, poussé dans d’obscurs recoins de l’imaginaire du band. Un album concept présenté comme la trame d’un film. L’histoire d’un jeune héros en devenir qui est guidé par un conseil de sages. L’Ordre de la Rose combat le mal et renouvelle son équipe en formant de jeunes héros comme le personnage principal. Le récit se concentre d’ailleurs sur l’évolution et l’ascension du jeune dans son rôle. Du pur Sci-Fi-Rock, peut-être juste attirant pour les geeks? Bonne question. Pourtant, Paul est fumant avec ses hautes notes, Gene apporte l’équilibre avec sa voix grave et Ace contribue à l’aspect « space » avec sa touche unique sur Dark Light, pièce coécrite entre autres avec Lou Reed et Anton Vig (ouais ouais, ces deux types-là!) Des perles comme The Oath, Just a Boy, Only You, Under the Rose et la pompeuse I mériteraient tellement plus d’estime que d’autres pièces bien connues du groupe…
L’album au grand complet juste pour vous!
KISSOLOGY VOL. 1 (dvd)
Question de compléter la caisse en beauté, le choix a été plus que déchirant. L’option rejetée, l’album live Kiss Alive II, offrait tous les hits des premiers albums que j’ai dû également mettre de côté, mais il manquait un ingrédient essentiel à Kiss: le visuel. Alors quoi de mieux que de vous proposer la totale avec cette collection de très haute qualité en DVD! Des dizaines de succès joués à différents endroits lors des années ’74 à ’77, du bonbon assuré pour tous les fans qui se respectent. Un extrait avec ça? Bien sûr!
Detroit 1976
Et comme Kiss est le groupe rock le plus mercantile de la planète, rions un peu avec quelques ajouts visuels: la boisson gazeuse ramenée des USA, le t-shirt de la jeune rockeuse et un populaire cartoon; quand j’aime que je te dis…
KISS & SCOOBY DOO!!!
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