Enfin le 8 août 2015 est arrivé! Depuis le temps que nous attendions cette date, fans de Faith No More. Mais une journée au Heavy Montréal n’est jamais l’affaire d’un seul groupe, voici le récit presque fidèle d’une autre aventure mémorable.
Après avoir suivi quelques recommandations du Houblon Philozique ici même et du sympathique Klimbo sur Musik Universe pour profiter au maximum de ma journée, j’arrive au métro Sauvé avec billet, argent, casquette et bouteille d’eau. Dans une dizaine de stations, je serai sur l’île magique. Première épreuve du jour: une famille de malodorants vient s’asseoir près de moi! Ce n’est pas une blague, je côtoierai de milliers de rockers et de punks à l’hygiène douteuse pendant des heures sous le soleil, devant les stages, dans les lignes d’attente et jamais mon nez ne sera aussi durement mis à l’épreuve que lors de ces quelques minutes en présence de ce clan. Remarquez que c’était peut-être juste l’odeur du père qui prenait le dessus, mais bon dieu de merde, c’est presque impossible sentir aussi mauvais! Une brise de conteneur rempli de viandes avariées aurait été rafraîchissante, ce n’est pas peu dire…
Sur le site, je rejoins Spitty, Dubby, Pousty et son junior. Rio repose encore sa carcasse et roule sa monnaie pour se payer sa prochaine fin de semaine de camping. Notre premier concert de la journée sera celui de Mass Murder Messiah sur la bucolique Scène de la Forêt. Ce groupe montréalais ne fait pas dans la dentelle et nous balance sa puissance, sa rage et son énergie avec sa musique et ses paroles exclusivement en anglais. La basse et la batterie pénètrent notre âme même à plusieurs mètres de distance. Lors des interventions entre les chansons, la voix du chanteur se transforme en voix de Jean-Marc Parent. Heureusement, il ne nous demande pas de flasher nos lumières et recommence à chanter dès qu’il retrouve son souffle. Du souffle dont il aura besoin plus tard aussi car il ira lutter quelques ennemis dans le ring autour de 17h00. Vous avez bien lu, il y a de la lutte ici! D’ailleurs, je n’aimerais pas être son adversaire; espérons que la remarque sur sa voix ne l’a pas choqué! Tout ça pour dire que ce fut une très agréable demi-heure en leur compagnie. Leur nouvel album sort le 9 octobre et un extrait est présentement disponible sur Youtube. Ça s’appelle Born Again Apocalypse et ça déménage pas mal. Non Dubby, ce n’est pas Porn Again Apocalypse…
Un autre groupe montréalais, The Brains, prend place sur la Scène de l’Apocalypse. On change complètement de registre musical. Ce trio joue du psychobilly divertissant et entraînant. J’avoue ne pas souvent en écouter à la maison, mais maudit que c’est intéressant en spectacle! Les gars ont du métier et ça paraît. Plusieurs spectateurs dansent et chantent tout au long de la prestation; difficile de ne pas être de bonne humeur après avoir vu The Brains. D’ailleurs, plusieurs de leurs chansons sont de puissants vers d’oreille. Seul hic, comme je ne connais pas bien leurs compositions, la chanson Prisoner of Society du groupe The Living End vient toujours se mélanger à celles-ci dans ma tête…
La soif nous prend en nous dirigeant vers notre fantasme de jeunesse. Nous buvons donc de la bière du commanditaire principal puisque l’eau et la boisson gazeuse n’arrivent pas à nous apaiser. Heureusement, l’apparition de Lita Ford sur la scène Heavy transforme presque notre breuvage en élixir sublime. À 56 ans, cette guitariste continue de faire tourner les têtes tant par son apparence que par ses habiletés musicales. La foule est heureuse de voir Lita et ça semble réciproque. Les trois musiciens qui l’accompagnent comprennent bien leur rôle et ils le jouent très bien. La voix de Lita est l’instrument le plus capricieux du set, mais elle a assez d’expérience pour demeurer dans ses limites. Une belle rencontre que celle-là avec les classiques Cherry Bomb (du temps des Runaways), Close My Eyes Forever (sans Ozzy évidemment) et Kiss Me Deadly. Merci au pompier improvisé pour nous avoir arrosés pendant le spectacle, cependant Spitty a failli se noyer lorsque le jet l’a atteint directement au visage!
Après avoir vu quelques performances incomplètes de Abbath, de l’étrange groupe Masked Intruder et de Gojira (les Français semblaient conquérir le parterre avec leur prestance et leur charisme), la Scène de la Forêt nous attendait puisque Dig It Up s’y trouvait. Si Dubby et Spitty se faisaient sécher les cheveux (dans le cas de Dubby, il s’agissait plutôt de son abondante pilosité) un peu à l’écart de l’action, c’est directement devant la scène que je me suis posté accompagné de Pousty et de son fils. Quel spectacle a donné ce band! Du gros rock sale et graisseux comme on l’aime, ça sentait la sueur et la bave. Dans ta face dirait Sam en prenant ses photos. Juste du bon pour les yeux et les oreilles, l’ami Rio aurait aimé pas à peu près. Déjà que Hounds nous avait séduits il y a quelques semaines…
Il fallait que le show de Dig It Up soit excellent pour que je rate Testament, hein?
La deuxième partie suivra d’ici peu. De grosses pointures s’en viennent, mais la marche est déjà haute…