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La minute sportive

L’enflure tricolore

Que l’on aime ou pas le sport professionnel, c’est une chose, mais en parler autant pendant l’entre-saison est un mystère qui dépasse l’entendement. La saison des Canadiens s’est terminée tard cette année, gracieuseté de la Covid et d’un impressionnant parcours en séries, au grand dam de ceux qui détestent et méprisent ce divertissement (oui, mesdames et messieurs, le sport professionnel n’est que pur divertissement sauf pour ceux qui le pratiquent ou qui travaillent dans ce domaine). Pourtant, à quelques jours du camp d’entraînement pour la saison 2021-2022, on a l’impression que la Sainte Flanelle n’est jamais disparue de l’actualité. Était-ce si important que cela?

En gros, il y a eu les salutations de l’équipe à son retour de Tampa Bay, le bilan de la direction, les joueurs protégés pour ne pas se les faire piquer par le Kraken, les blessures du capitaine et du gardien, le départ du mangeur de pizza, les prolongations de contrat ou pas des entraîneurs et du DG, l’ouragan hostile et l’arrivée d’un coyote américain au nom tchèque… sans oublier le repêchage d’un kid immature qui ne jouera peut-être jamais pour le club, saga que je préfère oublier pour le moment (était-ce vraiment nécessaire de le repêcher à ce moment-ci?)

Ma longue expérience dans le milieu sportif canadien et américain me permet de voir l’évolution du public par rapport à son « amour » pour ses équipes et ses athlètes et j’en suis un peu inquiète. Vous me direz que je suis moi-même parfois allée trop loin dans mes écrits ou dans mes actions, je vous accorderai raison sans rouspéter, cependant le niveau de réaction des partisans atteint un nouveau sommet. Depuis l’arrivée des chaînes spécialisées et, surtout, de ce monstre nommé Internet, plusieurs fans ont développé rien de moins qu’une forme de dépendance affective. Ils n’en ont jamais assez, ils en désirent toujours davantage et ils commentent intensément sur tout. Dans le cas des Glorieux, ils n’attendent qu’on mot ou un « move » de Marc et de ses gros biceps pour réagir, muscles qui ont d’ailleurs perdu beaucoup de leurs charmes ces dernières années à force de gonfler de la sorte (est-ce si important d’avoir l’air de Hulk dans cet univers?)

Ma réflexion décousue avait pour but d’exprimer un questionnement sur l’importance relative du sport professionnel dans nos vies. Sérieusement, est-ce la fin du monde qu’un jeune Finlandais se retrouve sous d’autres cieux pour une montagne de dollars? Doit-on soudainement le lapider ou se défouler contre le DG qui l’a repêché puis l’a laissé partir contre des choix? Est-ce normal de se soucier de tout cela au même niveau que la Covid, les problèmes de pauvreté ou les dérapages politiques de nos élus? En autres mots, pourrait-on recadrer les affaires et se comporter dignement lorsqu’il est question de notre équipe de hockey? C’est un divertissement au même titre que vos séries préférées sur Netflix et (presque) personne ne vient aussi débile profond en critiquant le jeu d’un acteur ou la qualité d’une oeuvre même si la déception est au rendez-vous. Les Canadiens sont-ils si importants que cela? Je réponds en empruntant le mot utilisé par Bergie pour décrire l’offre à 6,1 M, c’est complètement démesuré!

P-S: À tous ceux qui disent que le beau Marc aurait dû repêcher le jeune Tkachuk, j’ai une seule question pour vous: est-ce que ça règlerait le problème des Habs au centre? Je regarde leurs ailiers et je ne crois pas que c’est faible…

Lyne Sydor

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