En 2016, la formation française Gojira est passée à un autre niveau avec la parution du sixième album, Magma. La critique générale a été très élogieuse et le public a suivi avec enthousiasme. Plus de 400 000 copies de cette galette vendues à ce jour, c’est un exploit remarquable à notre époque. Ne me parlez pas de 1991 ou de rock FM pour comparer les chiffres…
Grâce à cette rondelle, j’ai plongé dans l’univers Gojira avec une oreille attentive. J’ai découvert plein de perles sur chaque album et j’ai réalisé qu’un mauvais disque de Gojira, ça n’existait pas. À chaque étape, on sent une progression dans le jeu collectif et individuel. Le quatuor aime expérimenter et ajouter des cordes à son arc. Il y a quelques jours, un petit nouveau s’est ajouté à ma collection. Fortitude est sorti le 30 avril dernier, aucune journée n’est passée sans au moins une écoute de ce monstre musical.
La chose qui frappe le plus à l’écoute de ce Fortitude, c’est l’espèce de signature Gojira de toutes les époques qui est présente ici et là sur la plupart des morceaux. S’inspirer de son propre passé sans y retourner pour rester pris, juste puiser de la substance pour créer du nouveau. Gojira est bel et bien en 2021, pas en 1996 ou en 2008, pas même en 2016 malgré la suite de l’évolution constatée avec Magma. La lourdeur du groupe est phénoménale, la précision des enchaînements est toujours chirurgicale, le mur sonore impressionne à chaque écoute, la pluie de détails est hallucinante. À tout cela s’ajoute un évident sens de la mélodie qui donne une richesse à l’ensemble. Au final, on se retrouve dans un univers métal moderne, conscient de la réalité du monde actuel et plus que pertinent sur tous les plans. Je serais très surpris que ce Fortitude ne soit pas nommé l’album de l’année en décembre!
Guy L.