Serj Tankian est un drôle de numéro, un artiste pas toujours facile à suivre, un compositeur ambitieux qui ne se contente pas d’être seulement une voix. Son rôle dans System of a Down est évidemment très important, peut-être trop parfois selon Daron. Où est-ce le contraire? Laissons les deux hommes en débattre, là n’est pas notre propos du jour. Serj avait du matériel à sortir, alors à défaut de l’étiqueter SOAD comme initialement prévu, du moins en partie, c’est sous son nom que ce EP voit le jour.
Aussi bien vous l’avouer tout de suite, le premier extrait avait davantage surpris que plu il y a quelques semaines. En effet, même si la musique d’Elasticity est de la pure bombe, les pointes aigües de Serj dérangeaient joyeusement l’oreille. Puis, après quelques écoutes, cette « particularité » est devenue plus normale, plus fondue à l’ensemble. Lorsqu’on ajoute enfin les quatre autres morceaux du EP, ça devient carrément une épice additionnelle! D’ailleurs, cette suite est vraiment excellente. Serj s’en donne à coeur avec sa voix. Sur Your Mom qui débute en finesse, on se retrouve rapidement en territoire SOAD alors que sur How Many Times? on reconnaît davantage le Serj solo, à mi-chemin entre du Queen des derniers jours et un acte d’opéra. Il remet ça avec le titre Rumi, chanson très personnelle d’un père à son fils qui touche droit au coeur tant par les paroles que par ses changements rythmiques: When you’re grown up in your prime/Stay away from God and crime/Embody justice for this tormenting tormented world/You will learn something every day/Don’t dip your toes, go all the way/Be the change you wanna see and be the man, and be the man/And be the man you want to be. Electric Yerevan vient conclure cette petite galette avec fougue et passion, un pur électrochoc parfait pour mettre la boucle finale au plus que probable EP de l’année. Oui, à ce point-là!