Une fois de plus, j’arrive avec trois trucs pas très similaires. Trois propositions de Philozique qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Je commence tout de suite par un coup de coeur qui n’était vraiment, mais vraiment pas prévu.
Le groupe norvégien Saint Karloff, formé en 2015, s’est permis à son deuxième album quelque chose de peu traditionnel et de peu marketing: une seule et unique pièce de quarante minutes! Je sais, il y en a eu d’autres qui ont eu ce culot, je pense entre autres à Jethro Tull et Fantômas, mais avouons que c’est assez rare merci. Le morceau en question se nomme Interstellar Voodoo et il s’agit d’un époustouflant voyage dans l’espace marqué par différents changements de direction. Il pourrait s’agir d’une trame sonore d’un film de science-fiction des années ’70 bien honnêtement. On reconnaît l’influence de Black Sabbath et Santana du début à la fin et le côté plus lourd et sombre pourrait être associé à Sleep. Du stoner prog, expérimental et psychédélique, ça donne exactement ça. Pour un amateur comme moi, c’est assez fabuleux comme résultat. Je ne connaissais pas ce trio avant, mais me voilà maintenant accroché au point où j’ai dû me procurer tout leur stock antérieur!
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Tout ce qui est grunge ou qui s’en rapproche suscite toujours un intérêt chez moi. La formation The Jins, sise à Vancouver, me gâte avec ce EP très « nirvanien ».
À l’opposé de l’album précédemment mentionné, ce Death Wish ne dure que dix-sept minutes divisées en cinq morceaux. Du rock plus concis, plus garage, plus traditionnel dans la forme. On se croirait cette fois-ci dans les années ’90, à la belle époque du grunge un peu plus accessible. Le son est gras et garage, certes, mais la formule couplets et refrain est plutôt simple, agrémentée bien sûr d’un bridge par ci ou d’un solo par là. Rien à souligner sur le plan de l’originalité, par contre on a affaire à un trio bien intentionné qui livre avec énergie une musique malheureusement de plus en plus ignorée. Je peux vous certifier que ça rentre au poste dans la voiture quand je reviens du travail. En passant, pour six dollars sur Bandcamp, vous pouvez même vous procurer la discographie complète du band!
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Je gardais pour la fin l’album local, celui qui me faisait le plus peur. En effet, je n’étais pas tombé sous le charme des derniers albums des Cowboys Fringants. Quand Philozique m’a demandé d’écouter attentivement la nouvelle galette du groupe, je serais menteur de vous dire que je sautais de joie. Entendons-nous bien, certaines chansons m’avaient facilement gagné, mais je dois admettre que les rondelles ne tournaient pas dans mes différents lecteurs. Question de timing personnel? Peut-être.
Et puis, Les Antipodes? Il n’y a pas eu un coup de foudre à la première écoute, hormis la très solide L’Amérique Pleure et peut-être aussi la mystérieuse D’une Tristesse qui joue dans de nouvelles plates-bandes. Puis au fil des écoutes suivantes, les chansons plus « naïves » ont commencé à me plaire et à me mettre de bonne humeur. Suzie Prudhomme, Saint Profond, Mononc’ André et même Johnny Pou m’ont donné le goût de bouger et de chanter. J’avoue que La Traversée (de l’Atlantique en 1774) et Sur mon Épaule ne m’ont pas encore gagné, aucunement mon style dans les deux cas, cela dit j’ai l’impression d’avoir retrouvé les Cowboys pour qui j’avais craqué il y a de cela une vingtaine d’années. J’écouterai donc pas mal Les Antipodes lors des prochains mois…