On en savait pas mal à propos des démons de Kurt Cobain, décédé tragiquement en 1994 dans les circonstances que l’on connaît malheureusement trop bien. Cependant, moult zones grises demeurent (et demeureront éternellement) et peuvent laisser place à l’interprétation… et à l’imagination. En 2013 était paru Le Roman de Boddah, écrit par Héloïse Guay de Bellissen. Roman percutant qui ne remet pas en cause les conclusions officielles des autorités compétentes (la cause de la mort étant jugée comme un suicide) mais qui cherche plutôt à creuser à l’intérieur de l’esprit tourmenté de Kurt. Le prétexte étant cet ami imaginaire que Cobain avait lui-même nommé Boddah, à qui il avait d’ailleurs adressé sa lettre d’adieu. Nicolas Otero a décidé pour sa part d’adapter cet ouvrage sous forme de roman graphique, truc qui nous a séduits au maximum. Publié en 2015 chez Glénat, Le Roman de Boddah: Comment j’ai tué Kurt Cobain captive du début à la fin. 150 pages de dessins, d’angoisses, de drogues, de questionnements, d’échanges, de semi-vérités, de semi-délires. Comment rester insensible devant un tel mal de vivre? Impossible. Une atroce beauté qui plaît tout en blessant. Vivre n’est pas toujours facile, Otero l’illustre à merveille et les miroirs sont nombreux. Cobain, Boddah, Love, les fans, l’industrie et les lecteurs; tout le monde peut y apercevoir son propre reflet.
Fortement recommandé à tous, sauf peut-être à ceux accusant unilatéralement Courtney; ils n’apprécieraient pas du tout le point de vue de Boddah, narrateur aux tendances « autoflagelleuses ». Bonne lecture!
13 moments inoubliables…
Une autre belle fiction…