Julie Christmas, vous connaissez? Peut-être pas. Même si la dame a participé à moult projets depuis le début du nouveau millénaire. Dont certains avec des membres de groupes tels Isis, Candiria, Fugees, Neurosis, The Dillinger Escape Plan, … Cette année, c’est avec l’excellente formation Cult of Luna qu’elle se donne, à notre grand bonheur évidemment. L’album se nomme Mariner. Un délire de marin cosmique. Un voyage dans l’outer space.
Mettons quelque chose au clair immédiatement. Du Cult of Luna, c’est pas pour tout le monde. Du post-metal à la fois atmosphérique et primal, c’est probablement ce qui décrit le mieux la musique du groupe. Une lourdeur planante et malsaine sur chaque galette. Sur Mariner, on ajoute cette merveilleuse voix qu’est celle de Julie Christmas (Made Out of Babies, Battle of Mice). La dame sait chanter, la dame sait également crier. Lorsqu’on mélange ce talent avec celui du band et la voix de Johannes Persson, on obtient un résultat harmonieusement hallucinant. On flotte, vogue et dérive. On revient au point de départ. Vraiment le point de départ? Combien de temps s’est-il passé au juste? Tout est à la fois si identique et différent. Un jeu de nuances. Un tourment émotionnel.
L’océan céleste se divise en cinq pièces. A Greater Call annonce le départ. Du muscle et du growl adoucis progressivement par la voix de JC. Chevron poursuit le voyage un peu à la manière du groupe The Gathering sur l’album How to Measure a Planet? Puis The Wreck of S.S. Needle nous plonge davantage dans les profondeurs abyssales (clip ci-dessus). Cette voix de JC, oui cette voix! Ce périple effraie autant qu’il apaise. Et les deux dernières pièces, Approaching Transition et Cygnus, qui nous hypnotisent avec leurs interminables boucles et ces échanges inspirés entre JC et Johannes, n’aident nullement à nous stabiliser l’esprit…
Une collaboration exceptionnelle entre un band suédois et une chanteuse américaine. Un voyage dans l’inconnu était le point de départ du projet. Une finale inspirée de 2001: A Space Odyssey; pourquoi pas? C’était ambitieux, mais la mission est réussie. Une belle créativité et une complicité surprenante. Si l’on reconnaît un peu la touche Battle of Mice apportée par JC, le tout demeure bel et bien du Cult of Luna. Un grand disque.
La cote philozique: A