1991, grosse cuvée dans l’univers rock. Ventes et sorties d’albums se multiplient, du lot certains deviendront des classiques. Parmi ceux-ci, un missile tout droit sorti de la filière de Seattle: Badmotorfinger, la troisième offrande de la formation Soundgarden. Dans l’ombre des Ten et Nevermind de Pearl Jam et Nirvana, Badmotorfinger frappe néanmoins un grand coup dans la communauté rock, grunge, alternative et heavy metal. On ne badine pas avec la troupe de Chris Cornell. Si le grunge ne fait pas l’unanimité du côté des purs et durs qui ne jurent que par leur heavy metal bien balisé, Soundgarden s’en tire plutôt bien. La lourdeur du son, l’agressivité des rythmes et la puissante voix éraillée de Cornell séduisent un assez large public pourtant peu gagné d’avance.
L’album s’ouvre avec l’échevelée Rusty Cage. On sait après quelques secondes que la galette ne sera pas reposante. Bonheur! Puis, une lourdeur sabbatesque s’abat sur nos oreilles lorsque retentissent les premières notes de Outshined. Cette pièce est rapidement devenue une des préférées des fans. Et que dire de cette phrase désormais devenue célèbre: I’m looking California, and feeling Minnesota, oh yeah!
Slaves & Bulldozers vient nous hypnotiser pendant presque sept minutes, puis le retour à la réalité est brutal avec les cris stridents de guitare du superbe titre Jesus Christ Pose. Un joyau auditif qui crucifie l’âme…
Question d’accélérer le rythme, Face Pollution ne peut que donner l’envie de se lancer dans un furieux moshpit. Puis Somewhere dirige l’auditeur à l’autre opposé. On tape du pied et on danse sur place en hochant de la tête. Quant à elle, la chanson Searching With My Good Eye Closed replonge dans l’atmosphère de Slaves & Bulldozers. Le réveil est plus doux cette fois avec Room a Thousand Years Wide, un mélange de rock lourd, d’ambiance malsaine et de chaos jazz (en fin de parcours). L’harmonieuse Mind Riot permet à Cornell d’exposer son grand talent, une perle méconnue au milieu de tous ces classiques. Drawing Flies injecte un dernier élan énergique avant de laisser place aux dernières pièces de l’opus, Holy Water et New Damage, qui nous plongent tout droit dans un délire sombre et psychédélique. Aussitôt sorti de celui-ci, la dépendance est créée et l’on recommence l’aventure avec Rusty Cage…
Photos: Rollingstone.com
La version Soundgarden et Johnny Cash de Rusty Cage, pourquoi pas?
Presque 25 ans, toujours pas une ride à l’horizon!
Une réponse sur « Album culte: Soundgarden – Badmotorfinger (1991) »
Un album de vraie musique de même, il n’en pleut malheureusement pas ces jours-ci. Belle époque celle-là, surtout cet album de ce groupe-là. J’ai bien aimé le reste de leur stock mais jamais autant que ce Badmotorfinger corrosif à souhait.
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