Depuis Vertebrae, sorti en 2008, je suis fasciné par ces vétérans de la scène métal norvégienne. Non pas que le stock précédent n’était pas bon, bien au contraire, mais, le genre musical n’étant pas nécessairement aligné sur mes préférences, je passais à côté de ce groupe. Puis un ami m’avait parlé de ce dixième album…

Douze ans plus tard, la quinzième rondelle, Utgard, arrive dans les bacs. Enslaved a toujours son fond de black metal en lui, mais son « extreme metal » propose bien plus que cela. À chaque album, on dirait qu’une nouvelle flèche s’ajoute à l’arsenal du band. Le côté expérimental exploré sur une galette se développe davantage sur la suivante. En mots concrets, Utgard est une suite musicale « logique » de E, sorti en 2017.

Dès le départ, les voix de Fires in the Dark nous plongent dans un univers loin du nôtre; bienvenue dans le monde de Utgard! Puis une de mes pièces préférées, Jettegryta, prend le relais. Je m’imagine au milieu d’une bagarre ou d’une tempête à chaque écoute, sans trop chercher à comprendre le sens des paroles. Une certaine harmonie réapparaît avec Sequence et Homebound…
Après le récit narré Utgardr, on a droit à la post-psyché Urjotun, envoûtante à souhait. Moderne sans renier ses racines, cette pièce est un moment fort de l’album.
Utgard termine en force avec des touches progressives et harmonieuses sur le trio final. Le travail des voix est incroyable, l’apport de Håkon Vinje et Iver Sandøy est à souligner, tout au long de l’oeuvre d’ailleurs. Si E m’avait suffisamment séduit pour que je le pousse dans le palmarès de 2017, ce Utgard s’y rendra tout seul cette année si je me fie à la réaction des gens autour de moi.
(Guy L.)