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Bipolarité des réseaux sociaux

L’idée de pondre ce texte trotte dans mon esprit depuis longtemps. Je ne savais juste pas par où le commencer. Les réactions lues sur les réseaux sociaux à la suite des annonces du Heavy Montréal et du Pouzza Fest m’ont donné la réponse. Perdons-nous une partie de notre intelligence derrière le clavier?

De la grosse marde (…) Aucun bon groupe (…) Pas heavy pantoute (…) C’est ben mieux le Rockfest (…) Toujours les mêmes bands (…) Trop cher (…)

Puis de l’autre côté du spectre:

Wow (…) Incroyable (…) Plein de bons bands (…) Party assuré (…) Du gros fun (…) Belles surprises (…) J’ai bien fait d’acheter ma passe en pré-vente (…)

Au milieu de tout cela, quelques commentaires plus nuancés, presque timides, soupesant le pour et le contre des annonces. Cependant, un truc sort du lot. Ce recours à l’insulte pour exprimer son désaccord, comme si une opinion basée d’abord et avant tout sur ses propres goûts personnels valait tellement plus qu’une autre. C’est là que je décroche, que ma foi humaine se porte mal. Déjà que j’ai du mal à comprendre la hargne ou la colère d’une personne pour un enjeu si peu essentiel dans la vie (même réflexion après une game du Canadien ou lors d’une tempête de neige), ça dépasse carrément ma compréhension quand il faut ridiculiser avec véhémence une personne ou son commentaire parce qu’on ne pense pas comme elle. Il faut tellement être faible et jaune pour agir de la sorte. À moins de ne juste pas être sérieux ou conscient du geste posé…

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Je ne voulais pas me perdre en m’éloignant trop de mon sujet, alors je reviens aux deux annonces récentes. Je peux comprendre que des gens soient déçus par les têtes d’affiche, par un sous-style mal représenté ou par un choix d’artistes qui leur sied mal. Cependant, il faut être de très mauvaise foi pour affirmer que tous les bands présents sont mauvais et que tout est de la merde, surtout si l’on prétend être un fan de ce type de musique. Il y a trop de groupes sur les listes pour ne pas reconnaître les mérites de quelques-uns d’entre eux. Puis si l’ensemble ne te plaît pas, ce qui est une possibilité, pourquoi ne pas juste exprimer une déception ou une critique intellectuellement honnête au lieu de passer le festival en question dans un tordeur disgracieux? Sans oublier l’option de juste demeurer silencieux. J’imagine que la tentation de vomir son fiel est juste trop forte.

M’arrive-t-il de passer mon tour? Bien sûr que oui. J’ai déjà boycotté une édition du Heavy Mtl, ignoré annuellement le Rockfest et raté quelques spectacles ici et là signés Evenko quand la carte ou le prix me dérangeait, mais de là à me défouler sur les réseaux sociaux pour autant, non. Cette année, comme bien souvent, ce ne sont pas les têtes d’affiche qui m’attirent au Heavy Montréal, même si la présence de Slayer me plaît bien. C’est le reste de la carte ou même de la sous-carte qui me fait de l’oeil, comme bien souvent d’ailleurs dans une formule festival. Il y aura au moins six ou sept spectacles par jour qui contribueront à mon bonheur. Pas toujours des bands que j’irais voir en tant que headliners, mais des shows qui sauront me plaire pendant 30, 45 ou 60 minutes dans ce cadre festif. Je pense ici à Anthrax, Clutch, Cancer Bats, Fu Manchu, Gamma Ray, Kataklysm, Killswitch Engage, Mountain Dust, Municipal Waste, Terror, Steel Panther, Watain… Pis rajoute Metal Church que j’ai pas vu depuis leur visite à Verdun en 1986 (avec Sword et Metallica) que j’irais voir n’importe quand de toute façon!

Du côté du Pouzza, j’en reviens pas des commentaires désobligeants à propos des mêmes bands qui reviennent souvent. Sérieusement, au nombre de shows simultanés, je pourrais passer les trois jours à assister à des spectacles d’artistes que je n’ai jamais vus même si ça fait six ans que je suis présent au Pouzza et que le carnet de shows de mon répertoire personnel peut ressembler à un bottin tellement il est épais. Alors quand des gens se servent de cet argument pour justifier leur « hate », je me dis qu’il y a pas grand-chose qui peut les rendre heureux…

En résumé, les organisations derrière de tels festivals se doivent parfois d’avoir la couenne dure pour résister à la tentation de jeter le bébé, l’eau du bain et le bain tant qu’à y être. À moins qu’elles préfèrent tout simplement ne rien lire de tout cela. Je ne demande pas à la clientèle de perdre son jugement critique ou de ne pas exprimer ses réserves, j’espère juste un peu plus de sagesse et de maturité dans l’expression de leurs sentiments. Suis-je utopiste ici? Peut-être un peu. Mais si cette humble contribution peut amener certaines personnes à tourner sept fois leurs doigts au-dessus du clavier avant de taper sur celui-ci, un petit pas positif aura été fait.

Roosshima

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