Comme tu peux l’imaginer, ami lecteur, les dernières semaines n’ont pas été reposantes pour ton humble serviteur. Je m’en suis pris plein la gueule et ma participation au blogue est soudainement devenue secondaire, voire futile, sans te manquer de respect bien sûr. Vois-tu, mon supposé cœur de pierre a éclaté en mille morceaux la semaine passée. J’aurais tellement dû me douter de quelque chose, mais, au contraire, j’avais baissé ma garde et retiré une armure protectrice ou deux, chose inhabituelle dans mon cas.
Avant de plonger plus loin dans mon récit, mettons un peu de musique pour alléger l’atmosphère. Comme tu es parfois un lecteur difficile, je te donne la chance de choisir ta trame sonore. Voilà quatre albums de mon top 2018 anglophone, ça fait ton affaire? Tu connais déjà mon podium (clique ici si ta mémoire flanche), ceux-là suivent dans l’ordre de ton choix. Je complèterai mon palmarès à la fin de ma chronique, mes engagements auprès de Philozique seront enfin respectés par la même occasion!
Revenons à mon histoire, si t’es encore là! C’était un soir de tempête où la neige et le vent dansaient un furieux tango. Le genre de soir où ma libido se réveille dangereusement. Comme par magie, mon cellulaire a vibré. Un texto. Besoin d’un thérapie express ce soir? La psy désirait me voir et elle savait que j’espérais cette invitation depuis longtemps, trop longtemps. L’armée de flocons a dû la convaincre de me tendre cette perche, elle connaissait mon faible pour cette température. Une heure plus tard, j’étais à son « bureau ».
Les formules de politesse échangées, ma psy avait décidé que le temps des paroles était terminé. Elle s’est ruée vers moi, m’a littéralement arraché mes vêtements (mon t-shirt de Testament est une perte totale) puis a élégamment laissé choir son tailleur sur le tapis fleuri qui a déjà connu de meilleurs jours. Les formes de son corps étaient mises en valeur dans ce kit de dominatrice maintenant dévoilé. Je ne l’avais jamais vue ainsi, mon excitation montait en flèche, la soirée serait un immense feu d’artifice. Un rendez-vous bestial avec une psy autoritaire et déchaînée, le menu le plus complet qui soit.
Ne t’inquiète pas, lecteur prude, je ne te ferai point grimacer en t’inondant de détails inutiles, je m’en tiendrai à l’essentiel. L’intensité de la soirée, tu peux te l’imaginer. À un moment donné, je me demandais même si nous étions encore des êtres humains. Nous étions guidés par nos pulsions et nos plus bas instincts. Nous ne connaissions aucune restriction. Un tourbillon de fluides et un concert de syllabes confuses accompagnaient chaque mouvement. Même Ron Jeremy aurait été impressionné devant de telles prouesses.
Puis, comme pour clore le tout avec panache, Linda m’a ordonné de me mettre à quatre pattes et de hurler son nom comme un loup affamé un soir de pleine lune. Au troisième « Linda », la cerise sur le sundae est arrivée brutalement par derrière. J’avais déjà connu des langues téméraires et des doigts de fée, mais mon tunnel digestif n’avait jamais fait la rencontre d’un tel cylindre. La psy s’en donnait à cœur joie en me ramonant comme une démone en mission, équipée de son strap-on en granit et de sa cravache hyperactive. J’étais sur le point de m’évanouir lorsqu’elle a enfin calmé le jeu.
J’espère que tu en as bien profité, mon beau Roos Spekto, au moins autant que moi! Mais sache que c’est la dernière fois que tu me vois. T’as une belle gueule, des réflexions divertissantes, quelques attributs intéressants, certes, mais tu manques cruellement de drive et d’envergure. Tu es un joueur des ligues mineures, ton manque d’ambition me sidère, tu n’appuies que très rarement sur la pédale de tes capacités, tu te contentes de suivre le chemin de la facilité, tu refuses de t’afficher en leader, tu fuis les moments croustillants, tu sors à peine du cadre, t’es rien qu’un branleur, un maudit branleur, un branleur inné… ce qui doit expliquer ton côté inébranlable. Tu t’éloignes des zones dangereuses, Spekto, tu préfères la périphérie, moins chargée émotionnellement. moins risquée assurément. La prudence, ouais, jouer safe pour ne pas se blesser, pour ne pas souffrir. Laisser les autres attendre, subir, endurer, espérer, avoir mal en silence. T’es une vermine, malgré toi possiblement, et t’es devenu toxique. Toxique, c’est le bon mot. Je te quitte avant d’atteindre le point de non-retour. N’essaie surtout pas de m’arrêter, c’est terminé. Adieu, Roos Spekto!
Puis elle s’est retirée de moi, a remis son tailleur et s’est dirigée vers la porte qu’elle a ouverte sans même me regarder. Elle n’a même pas pris la peine d’enlever son strap-on ai-je pu réaliser avant que la porte ne se referme. Définitivement.
Je me souviens de tous ses mots comme si elle venait tout juste de les prononcer. Et pour être certaine que je ne les oublie pas, elle m’a envoyé l’enregistrement vidéo le lendemain matin. Je ne l’ai regardé qu’une seule fois. Filmé en POV quand j’étais écrasé comme une larve sur le tapis, je me suis promis de ne plus le revisionner… et de respecter ses volontés. J’ai compris que les dés étaient joués. J’ai perdu ma psy et tout ce qui venait avec elle. Je dois passer à autre chose.
Alors tu me pardonnes mon absence, cher lecteur compréhensif? Je n’ai pas voulu te négliger, mais je menais un dur combat sur un autre sentier. Je suis de retour, encore ébranlé et fragile, mais prêt à me reprendre en main. Je suis un branleur après tout! Et j’ai espoir de m’améliorer, de devenir une meilleure personne… et de me trouver une nouvelle psy! Lecteur avisé, en aurais-tu une à me proposer? En échange, je te nomme mes trois derniers albums de 2019; avoue que c’est un deal plus qu’honnête!