Un simple coup d’oeil à la pochette suffit pour affirmer que Ça va être louche, conforme au titre de la récente livraison de Cheval Fou. Il s’était écoulé plus de cinq ans depuis la parution de l’excellent Pété rare, album qui est encore dans le jukebox virtuel ici tout comme le classique Brutal Bisou de 2011, et il était temps d’avoir du nouveau d’un de nos bands préférés. Remarquez qu’à chaque sortie, on le prend comme un cadeau car rien n’est acquis par la suite; de bien drôles de numéros ces (désormais) quatre lurons…
À défaut d’être belle (on n’a même pas pris le temps de demander l’opinion de notre expert en arts visuels, peut-être que Rio s’opposerait ici), l’illustration représente bien le bordel sens dessus dessous toujours présent dans l’esprit de ces gars-là. L’univers de Cheval Fou n’est jamais sain et porte souvent à confusion. Jouir dans le malaise et faire fi des tabous, ces deux trucs résument bien le terrain de jeu créatif du quatuor.
Parmi les moments forts de Ça va être louche, il faut identifier Le bon cheval fou, Ça va être louche, Craque de poivre, Vent dans face pis Art de bar. Sérieusement, on nage parfois dans le crunchy pas à peu près, comme l’illustre ce soyeux extrait de Vent dans face:
Ah oui,
J’avais un ami qui s’venait dans face
En faisant son ménage à sa place
Sous son lit y’avait des kleenex en masse
Le ti-dragon y veillait sur son stash
Au final, une demi-heure de plaisir à peine coupable qu’il serait irresponsable de bouder. Pourquoi attendre plus longtemps avant de céder?