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critique musique

L’album controversé

Machine Head a sorti son neuvième album il y a quelques semaines et la critique a été plutôt assassine, ce qui a doublé notre intérêt à la rédaction. Honnêteté oblige, MH ne fait pas partie de ces groupes incontournables à nos oreilles mais nous avons toujours respecté l’efficacité et l’énergie de ce band depuis ses débuts. Burn My Eyes avait frappé fort en 1994 et son successeur, The More Things Change, avait confirmé la place que MH occuperait désormais sur la scène métallique. Puis cet intéressant The Burning Red en 1999 avait stimulé le classique débat: « Est-ce que ce band est devenu commercial? » Éternelle question lorsqu’un band obtient du succès et/ou change un peu de direction… comme en ce moment. Passons les cinq autres parutions et revenons à ce Catharsis qui semble décevoir tant de gens depuis sa sortie.

Premier constat: cet album est très long avec ses quinze titres et ses 74 minutes. Déjà, c’est connu, la générosité est un couteau à double tranchant. Certaines pièces auraient pu se retrouver sur un EP séparé ou dans une version allongée de l’album et personne n’en parlerait aujourd’hui. Des mauvaises chansons à ce point? Pas du tout, mais trop déstabilisantes pour plusieurs fans et critiques. Ceci dit, Robb Flynn n’est ni un grand parolier (aucune surprise ici) ni un bon rapper, ce qui donne un indice de notre appréciation lors de certains passages rappelant du « hip-hop metal ».

Deuxième constat: L’ami Flynn a voulu toucher un peu à tous les styles présents sur les albums précédents et dans sa tête, ce qui donne une large palette de sons, de rythmes et de fusions à l’ensemble. Étonnamment, ce mélange improbable nous a énormément plu, surtout après moult écoutes. L’affaire est que MH trempe autant dans le nu-metal que dans le thrash et qu’en plus Flynn se laisse complètement aller comme l’indique si bien le titre de l’album. Il extériorise au maximum tout ce qui le remue dans sa tête et dans son cœur. Ça donne du muscle, du poids, de la sueur et de l’émotion. Et de l’émotion, ça peut faire diablement peur à une clientèle poilue…

Plusieurs points forts sur cette galette: l’énergie, le courage artistique, la production et la pluie de passages accrocheurs. Volatile, California Bleeding, Kaleidoscope, Grind You Down, Behind a Mask, Razorblade Smile et Bastards (surpris n’est-ce pas?) font partie du lot.

Points faibles ou dérangeants: poésie puérile, direction tortueuse, ensemble inégal. Triple Beam; vraiment?

Même si parfois nous avons l’impression que MH se donne une touche Strapping Young Lad, Slipknot, Linkin Park, Papa Roach ou Nine Inch Nails, nous vous recommandons fortement l’écoute intensive, envers et contre tous, de cet album « boîte à surprises ». D’ailleurs, nous serions bien curieux de savoir quelle aurait été la réception de cet album si le nom du groupe n’était pas Machine Head

 

 

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