Une chronique de Pousty
Quand on m’a demandé de partager mes impressions de la deuxième journée au Heavy Montréal, j’ai un peu hésité avant d’accepter. Je ne voulais pas vivre mon dimanche à moitié, pris entre le bonheur du spectateur et l’obligation du rédacteur. Roosshima m’a rassuré. « Amuse-toi, laisse-toi aller et tes souvenirs remonteront à la surface au moment d’écrire ton texte », il me semble que ses propos ressemblaient à ça. Il n’avait pas tout à fait tort… mais pas 100% raison non plus! Alors voici mon compte-rendu le plus fidèle possible; d’accord avec ça?
Tout a commencé après une excellente nuit de sommeil. Peut-être une bonne chose que de ne pas être allé forniquer chez ma douce finalement! Un copieux déjeuner/dîner rempli de protéines, une balade en métro, une attente moyennement longue, une fouille pas désagréable (désolé chérie) et une petite pisse avant que les bécosses chimiques ne soient trop achalandées (le seul point vraiment négatif du weekend); j’étais prêt pour mon premier show de la journée: Despised Icon. Formation québécoise qui m’a épaté par la qualité de son exécution et la clarté de son son. Sti que c’est laid deux fois le mot « son » un à la suite de l’autre mais c’est ça pareil! Deux chanteurs, même trois à un moment donné, c’est particulier mais ça ne me déplaît pas, tant que ça ne brouille pas la précision chirurgicale des musiciens. Mission accomplie les boys!
Animals As Leaders en a impressionné plus d’un avec le talent de ses membres. À la fois rock, prog et metal, ce trio balance sa musique sans flafla ni support vocal. Intéressant mais déstabilisant pour la majorité présente. D’ailleurs, lorsqu’un orage d’une quinzaine de minutes a éclaté pendant la prestation du groupe, une marée humaine s’est dirigée sans hésiter vers la forêt au lieu de braver la pluie…
Alors que le soleil revenait nous réchauffer, Beartooth en faisait de même. Roos parlait en bien de ce band, j’ai compris pourquoi. De l’énergie, de l’agressivité, du charisme et un don pour le hook accrocheur; la quarantaine de minutes du spectacle est passée bien vite. Même pas eu le temps d’aller rejoindre MA Rush au show de Saint Asonia…
Hatebreed, ben c’est Hatebreed. Tu as le droit de ne pas les aimer, mais tu ne peux pas leur reprocher grand-chose. Une performance inspirée, digne de leur réputation. Les gars viennent souvent à Montréal et leurs fans en sont bien heureux. Ce n’est pas la première fois que je les vois, sûrement pas la dernière. MA Rush et Big Boy sont plutôt passifs, mais ils ne chialent pas comme Lazyboy la veille, ça fait du bien!
Pour ce qui est de Blind Guardian, tu peux prendre les trois premières phrases (et les deux dernières) du paragraphe précédent et mettre Blind Guardian à la place de Hatebreed. Cependant, ce band ne passe pas aussi souvent par Montréal et les fans étaient ravis aujourd’hui. Surtout le grand Dieu avec ses lunettes fumées et son air niais. Heureusement que sa blonde est cute…
Pause souper pendant la prestation tranquille de Zakk Wylde. J’aurais bien aimé manger du bbq au kiosque dont j’oublie le nom pas très loin de la scène Blabbermouth.net, mais la longueur de la ligne m’a désespéré. Déjà que c’était long aller pisser…
Le clou de la journée est survenu entre 18h40 et 19h30. On revenait du show de Alter Bridge (qui n’était pas encore terminé mais qui m’avait quand même bien plu) pour se placer favorablement devant la scène HEAVY. J’étais avec Roos et on n’était pas les seuls à avoir eu cette idée. Et quand les dernières note de Alter Bridge ont rendu l’âme, on était pris au milieu d’une foule soudainement compacte et fébrile. Killswitch Engage est apparu sur le stage et le party a pogné, c’est aussi simple que ça. Un hit en partant, deux interventions bien placées par la suite, des moshpits, des bodysurfeurs/euses, des boobies, des rouleaux de papier torche-cul, des hymnes rassembleurs… en résumé, du gros fun sale pour tout le monde, incluant les gars du groupe. Pis en prime, une des plus belles femmes de la place qui décide de se donner en spectacle au grand bonheur des mâles présents (et de quelques dames dois-je admettre). Une première fois de façon traditionnelle, une deuxième fois de façon artistique. J’en avais mal dans mon slip camouflage. Imaginez la scène: à quelques pouces de moi, la splendide dame aux seins nus décide de mettre sa tête dans une cagoule de cheval;oui, vous avez bien lu. La plus belle jument du monde entier se trouvait sur les épaules du gars tout juste à côté de moi. Des images de chevauchement envahissaient mon esprit, mais un texto de ma blonde m’a vite calmé les esprits. À la fin du morceau, Adam Dutkiewicz (nom payant au Scrabble) a même demandé la main de la jeune femme/jument, j’étais un peu jaloux. Encore plus quand elle s’est ramassée sur la scène pendant Holy Diver. Mais bon. In Due Time a fini le tout en beauté, j’avais les yeux et le slip humides! Tu me crois pas? Tiens, je te montre une photo respectable:
Pis un clip!
Où en étais-je? Ah oui, au dernier stretch du Heavy Montréal! Un peu de Breaking Benjamin avec MA Rush et Big Boy avant d’aller vivre l’expérience Napalm Death avec Roos. Je regardais le chanteur et je pensais que c’était Mononc’ Serge sur l’acide. Je te niaise pas, Mark « Barney » Greenway est complètement frosté et disjoncté. Il bouge de façon saccadée, chante comme un possédé et s’adresse à la foule avec un mélange de sarcasme et de sagesse. Rio aurait capoté s’il avait été là. Surtout lors de la reprise des Dead Kennedys (Nazi Punks Fuck Off). Alors pour toi mon Rio, un petit clip pour te faire sourire, surtout en ces temps d’élections américaines…
Après Volbeat pas méchant mais pas dans ma tasse de café, c’était l’heure du dernier show. Disturbed n’est peut-être pas mon groupe préféré, mais leur performance m’a agréablement surpris. Je pensais les endurer une demi-heure, ils m’ont séduit pendant une heure. Roos, lui, était à l’autre scène pour voir Candlemass. Je l’ai pas vu partir pendant Disturbed, faut croire qu’il était moins séduit que moi, hein? Je te jure que je serais même resté pour le rappel mais je m’ennuyais trop de ma blonde. J’avais tellement goût de faire l’amour…